Paris ne confirme pas la mort d'un otage

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Charles Carrasco avec Didier François , modifié à
Aqmi annonce avoir tué un otage. Une information, pour l'heure, invérifiée et invérifiable.

L'INFO. Le communiqué est tombé dans la nuit de mardi à mercredi. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) affirme avoir exécuté un otage français en représailles à l'intervention française au Mali, selon l'agence de presse mauritanienne ANI (Agence Nouakchott d'Information). Une information qui n'a pas été confirmée par Paris.

Que dit l'agence ? Cette agence privée mauritanienne, qui a des contacts étroits avec des activistes islamistes, explique avoir reçu un appel téléphonique d'un commandant et porte-parole d'Aqmi. Elle a cité mardi soir un dénommé "Al-Qairawani", présenté comme un porte-parole d'Aqmi, qui a affirmé que cet otage, qualifié d'"espion", aurait été exécuté "le 10 mars en réponse à l'intervention de la France dans le nord du Mali".

Une stratégie de chantage. Il s'agit d'une simple déclaration sans la moindre preuve qui s'inscrit dans une stratégie de chantage de l'organisation terroriste. Mercredi matin, cette revendication reste parfaitement invérifiée et invérifiable puisqu'elle a été faite en pleine nuit. Elle a été mise en ligne peu après minuit sur un site mauritanien qui assure avoir joint un dénommé "Al-Qairawani" dont personne n'avait jusqu'à présent entendu parler.

Un tel assassinat n'est pas impossible puisque c'était une hypothèse envisagée dès le début des opérations de libération du nord-Mali. Et ce site d'informations mauritanien a déjà eu dans le passé des contacts avérés avec un moins une des katibas (une unité combattante, ndlr) d'Aqmi, celle de l'émir Mokhtar Belmokhtar, surnommé "le Borgne", responsable de la prise d'otages sanglante dans un complexe gazier algérien au mois de janvier.

Que dit la France ? Mais encore une fois, mercredi matin, il n'y a aucune confirmation officielle. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, assure ne pas avoir d'informations à ce sujet : "nous vérifions, nous n'en savons pas plus pour le moment". L'Elysée n'a pas non plus confirmé la mort de l'otage.