Pakistan : ils aspergent leur fille d'acide

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Ce couple de Pakistanais a tué l’adolescente qui "déshonorait la famille".

Ils ont d’abord voulu faire croire à un suicide. Mais les crimes d’honneur sont de plus en plus courants au Pakistan. Un couple d’habitants du Cachemire a tué leur fille âgée de seize ans en l'aspergeant d'acide. La faute commise ?  Avoir parler à un garçon, devant chez elle.

De l’acide sur le visage et le corps

Les parents ont conduit leur enfant à l'hôpital de Kotli, dans le Cachemire, après lui avoir lancé une solution acide sur le visage et sur le reste du corps. La mère a dans un premier temps affirmé qu'il s'agissait d'un suicide.

Selon des statistiques officielles, un millier de femmes sont mortes l'an dernier au Pakistan victimes de "crimes d'honneur". Mais les ONG jugent ce chiffre très sous-évalué car de nombreux cas ne sont pas signalés.   

Des ONG aident les jeunes femmes victimes d'agression à l'acide :

Un procès en Grande-Bretagne

Et il n’y a pas qu’au Pakistan que ce type de meurtre est perpétré. Un couple de Pakistanais est jugé en ce moment en Grande-Bretagne pour avoir tué leur fille de 17 ans en lui enfonçant un sac plastique dans la bouche. Ils reprochaient à Shafilea son mode de vie trop occidental.

Tuée devant ses frères et sœurs en 2003, le meurtre de Shafilea n’a été révélé qu’en 2010 par sa grande sœur qui ne pouvait plus garder un tel secret. Les parents avaient déclaré à la police que leur fille avait fugué en pleine nuit et ne qu’ils l’avaient jamais revue. Son corps avait fini par être retrouvé.

Des mariages forcés au mieux

Selon les enquêtes réalisées outre-Manche, il y aurait près de 3.000 victimes de "crimes d'honneur", dont douze homicides, chaque année en Grande-Bretagne. Des chiffres officiels "loin de la réalité", estiment certaines associations qui s’alarment de voir des jeunes filles, une fois entrées dans la puberté, disparaître du parcours scolaire. "Certaines sont renvoyées au Pakistan pour être mariées de force, d’autres restent simplement à la maison avec leurs parents, loin des regards", explique la journaliste Cristina Odone, dans The Telegraph.

En France, depuis 1993, une dizaine de cas ont été évoqués dans la presse, dans les communautés indiennes, pakistanaises, sri-lankaises, kurdes et turques.