Otages français : l'ombre d'Aqmi

© Capture d'écran
  • Copié
avec agences et Didier François , modifié à
L'enlèvement n'a pas été revendiqué mais le groupe islamiste est omniprésent dans la région.

Qui a enlevé les deux géologues français au Mali dans la nuit de mercredi à jeudi ? Jusqu'ici, personne n'a revendiqué le rapt. Pourtant, il y a tout lieu de craindre que l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) soit derrière cette action.

Le nord du Mali est en effet l'un des principaux bastions de l'organisation terroriste. Cette région est classée en zone rouge par la France, ce qui signifie que les voyages y sont strictement déconseillés. Elle abrite plusieurs bases d'Aqmi d'où l'organisation commet des attentats, procède à des enlèvements d'Occidentaux et se livre à divers trafics. A partir de ces bases, Aqmi agit au Mali mais aussi dans d'autres pays du Sahel comme le Niger, la Mauritanie et l'Algérie.

Les 4 otages d'Areva dans la région

Cette région du nord du Mali est d'ailleurs très certainement celle où sont toujours détenus quatre autres otages français enlevés il y a plus d'un an dans le nord du Niger à Arlit, sur un site d'extraction d'uranium appartenant au groupe nucléaire français Areva. A l'origine, ils étaient sept (dont cinq Français) à avoir été enlevés mais depuis, une Française, un Togolais et un Malgache ont été libérés.

Concernant les deux Français enlevés au Mali cette semaine, même si leur kidnapping avait été réalisé par une tribu rebelle ou par une bande de trafiquants, les otages seraient très certainement revendus à Aqmi car c'est l'organisation la plus riche dans la zone.

Lutte d'influence entre chefs d'Aqmi

Ce qu'essaient désormais de savoir les services de renseignement français, c'est quelle "cellule" d'Al-Qaïda pourrait détenir les deux géologues. Car au moins deux grands chefs d'Aqmi sont présents dans la région.

Tout d'abord Abdelhamid Abou Zeid, qui détient les quatre Français d'Areva. Avec deux nouveaux otages, celui qui réclame, selon des sources proches de la médiation, une rançon de 90 millions d'euros et le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, pourrait faire monter les enchères.

Son principal concurrent, Mokhtar Belmokhtar, pourrait quant à lui chercher à renforcer sa position au sein de l'organisation avec ces deux nouveaux otages français.