Otages au Nigeria : "un motif d'espoir"

© CAPTURE D'ECRAN
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Charles Carrasco avec Xavier Yvon et Aurélien Fleurot , modifié à
REACTIONS - Un document montre que la famille Moulin-Fournier est détenue par le même groupe.

L'INFO. Cela fait très exactement un mois qu'ils ont été pris en otages. Le 19 février, Tanguy Moulin-Fournier, sa femme, leurs quatre enfants, ainsi que son frère étaient enlevés dans le nord du Cameroun. Ce rapt a été attribué à la secte Boko Haram. Lundi, ces islamistes nigérians ont diffusé un nouvel enregistrement. On y entend le père de famille -dont la voix a été authentifiée par un proche- qui lance un appel à la France et au Cameroun. 

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Que faut-il retenir de ce document ? Il y a deux éléments importants dans cette revendication qui "n'évoluent pas fondamentalement", analyse Marc-Antoine de Montclos, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement et spécialiste du Nigéria joint par Europe 1. "Le premier c'est que c'est toujours vraisemblablement le même groupe qui détient les otages. Ce qui est plutôt un motif d'espoir, c'est que les otages n'ont pas été revendus à des groupes plus extrémistes comme Ansaru (une organisation rivale de Boko Haram). Il est clair que les possibilités de libération aux mains d'Ansaru sont beaucoup moins bonnes qu'aux mains de Boko Haram ou apparentés", affirme ce spécialiste. "Et deuxièmement, les Français seraient toujours détenus au Nigeria et n'auraient pas été extrait dans d'autres pays où cela compliquerait encore davantage les possibilités d'obtenir leur libération", analyse Marc-Antoine de Montclos.

Mais alors, où pourraient-ils se trouver ? "Des contacts à Maiduguri (dans le nord-est du pays, ndlr) parlent d'une détention dans les monts Mandara qui est une région assez escarpée, difficile d'accès sur cette frontière poreuse entre le Nigeria et le Cameroun", précise ce spécialiste.

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Des proches dans l'inquiétude. L'attente est longue mais les proches des otages tiennent encore à témoigner de leur soutien à distance. C'est ainsi que l'église Saint-Symphorien de Versailles organise chaque semaine une messe pour ne pas les oublier.

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"La prière s'est mise en place dès le premier jour avec une veillée le samedi qui a suivi l'enlèvement, où toute la paroisse était là à 21 heures. L'église était comble parce qu'Eric et Régine (le père et la mère des otages, ndlr) sont des gens qui ont toujours été très actifs dans la paroisse", témoigne Marie-Jeanne, l'une des paroissiennes, au micro d'Europe 1. "Il était normal qu'on les accompagne dans leur douleur. Et on continue régulièrement à faire des messes à leur intention. On ne les oublie pas. On sait très bien ce que ces parents ont rendu comme service à la paroisse. Ils ont toujours participé aux activités de la paroisse bien qu'habitant Viroflay. Ce sont des gens qui attirent la sympathie", assure Marie-Jeanne qui continuera tous les jours à prier pour les otages jusqu'à leur libération.