Obama présente sa feuille de route

© Reuters
  • Copié
, modifié à
Son discours sur l'état de l'Union était marqué par une batterie de propositions sur la fiscalité.

Le discours était particulièrement attendu. L'occasion pour Barack Obama de revenir sur le devant de la scène après plusieurs semaines monopolisées par les débats républicains. Exercice annuel obligé pour tout président américain, Barack Obama a donc prononcé, mardi soir, face aux parlementaires réunis à Washington, le discours sur l'état de l'Union.

Neuf mois avant de briguer son second mandat, le candidat démocrate à sa propre succession a présenté devant le Congrès sa feuille de route pour sa réélection. Un discours dominé par des annonces économiques.

Regardez l'intégralité du discours du président des États-Unis :

Les classes moyennes visées

Et pour cause, la conjoncture économique aux États-Unis est particulièrement résiliente et affiche un taux de chômage au plus bas depuis trois ans, rappelle Le Monde.fr. Avec son projet pour "une économie américaine construite pour durer", Barack Obama s'adressait clairement aux classes moyennes fragilisées par la crise.

"Nous pouvons soit nous contenter d'un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s'en sortent bien, pendant qu'une part croissante des Américains s'en sortent tout juste. Ou nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles", a-t-il commenté.

Dans son discours d'environ une heure, l'actuel président des États-Unis s'est donc prononcé en faveur de l'équité fiscale et d'une économie pour tous. Des thèmes de campagne aux antipodes de son message consensuel de 2008. Tour d'horizon.

Taxer les millionnaires

Parmi les principales annonces de Barack Obama figure l'appel à augmenter la fiscalité sur les plus riches. L'une des mesures phares serait en effet de taxer les hauts-revenus à hauteur de 30%. "La réforme fiscale doit suivre la règle Buffet : si vous gagnez plus d'un million de dollars par an, vous ne devez pas payer moins de 30% d'impôt", a estimé le président en exercice.

"Washington doit cesser de subventionner les millionnaires. En fait, quelqu'un qui gagne un million de dollars par an ne devrait pas bénéficier de crédits d'impôts spéciaux ni de déductions fiscales extraordinaires", a-t-il poursuivi.

Si Barack Obama compte bien s'attaquer aux revenus des millionnaires, il entend bien épargner les classes moyennes. "A l'inverse, si vous gagnez moins de 250.000 dollars par an, comme 98% des familles américaines, vos impôts ne devraient pas augmenter", a-t-il plaidé.

Dans cet extrait, Barack Obama met l'accent sur l'équité fiscale :

Une stratégie payante ?

En proposant de taxer davantage les millionnaires, Barack Obama a clairement mis au défi ses adversaires républicains de se prononcer contre cette proposition avec le risque d'apparaître comme uniquement préoccupés par les plus fortunés.

Pour le politologue Michael Traugott, de l'Université du Michigan, cette stratégie pourrait bien avoir donné d'emblée l'avantage dans le débat au président sortant, candidat à sa réélection le 6 novembre. "Tout le discours a été placé sous le signe des valeurs", a relevé l'analyste, estimant que la notion de justice fiscale pourrait bien séduire les électeurs.

D'autant qu'elle survient en pleine polémique autour de l'un des principaux candidats républicains à la présidentielle. Après de longues tergiversations, Mitt Romney s'est enfin décidé mardi à publier ses feuilles d'impôts, faisant apparaître un taux d'imposition de 15% seulement, alors que le taux maximum pour les salariés grimpe jusqu'à 35%.

Réforme des impôts sur les sociétés

Barack Obama a également proposé une série de réformes de l'impôt sur les sociétés dans le but d'inciter les entreprises à produire aux Etats-Unis. "Actuellement, les entreprises bénéficient d'avantages fiscaux lorsqu'elles délocalisent leurs entreprises à l'étranger, cela n'a absolument aucun sens. Alors changeons la règle du jeu", a-t-il estimé.

Dans la droite ligne de ce qu'il a proposé pour les millionnaires, Barack Obama a déclaré : "A partir de maintenant, toutes les entreprises multinationales devront payer une taxe de base et tout doit être fait pour accorder des avantages fiscaux aux entreprises qui veulent créer des emplois aux Etats Unis".

>> Pour retrouver l'intégralité du discours de Barack Obama, en vidéo et en texte, c'est sur The New York Times.