Nouvelles sanctions de l'UE contre la Birmanie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les Européens ont adopté jeudi une série de nouvelles sanctions "ciblées" pour protester contre la nouvelle condamnation d'Aung San Suu Kyi.

"Interdiction de voyage" et "gel des avoirs". Ces sanctions écrites par les 27 gouvernements de l'UE visent aussi désormais les magistrats responsables du verdict prononcé mardi à l'encontre de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi à 18 mois de résidence surveillée supplémentaires. "En outre, la liste des personnes et entités faisant l'objet de mesures restrictives est allongée afin d'étendre le gel des avoirs aux entreprises détenues et contrôlées par des membres du régime en place en Birmanie ou par des personnes ou entités qui leur sont associées", ajoute la déclaration de l'UE. Cette liste sera publiée au journal officiel de l'Union européenne.

"Les nouvelles mesures ciblées viennent actualiser et renforcer la position commune actuelle qui expire le 30 avril 2010", souligne la déclaration. Jusqu'à présent, les sanctions, déjà renforcées en 2007, incluaient déjà une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs d'une dizaine de responsables de la junte, la limitation des relations diplomatiques, une interdiction d'importation sur le bois, les métaux, les minerais et les pierres précieuses ou semi-précieuses, ainsi que l'interdiction de nouveaux investissements dans des entreprises birmanes de ces secteurs et un embargo sur les armes.

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est contenté d'exprimer sa "grave préoccupation", pressant le régime de "prendre d'autres mesures pour créer les conditions nécessaires à un dialogue véritable avec Daw Aung San Suu Kyi ainsi que toutes les parties concernées et les groupes ethniques afin de parvenir à une réconciliation nationale complète". Une version édulcorée du texte initialement proposé par les Etats-Unis, qui "réprouv(ait) la condamnation et la sentence infligée à Aung San Suu Kyi et exprim(ait) une grave inquiétude sur l'impact politique que ce geste a sur la situation" en Birmanie. Le communiqué américain appelait aussi les autorités birmanes "à libérer Aung San Suu Kyi et tous les autres prisonniers politiques". Mais la Chine, la Russie et le Vietnam s'y opposaient.

Si aucune mesure de clémence n'est annoncée d'ici à 2010, Aung San Suu Kyi ne pourra pas participer aux élections nationales fixées pour l'année prochaine par la junte.

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