Les marchés anglais et allemands sont déjà ouverts

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L’Allemagne et le Royaume-Uni ont été les premiers à ouvrir le transport ferroviaire de voyageurs à la concurrence, en 1994.

Le transport ferroviaire de passagers entre pays de l'Union européenne sera officiellement ouvert à la concurrence dimanche. L’Italie, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ont commencé à ouvrir leurs marchés. Les Allemands et les Anglais ont été les premiers à le faire.

Ouvert à la concurrence depuis 1994, le rail allemand reste dans les faits dominé par la compagnie publique Deutsche Bahn (DB). Les compagnies concurrentes détenaient en 2008 une part de marché de 10% dans le transport de passagers, selon la DB.

300 sociétés concurrentes au total agissent dans le pays, mais le chiffre doit être relativisé. Nombre de compagnies, notamment dans le fret, se contentent d'opérer une seule et courte liaison, pour le compte d'un site industriel. Pour les passagers, on compte 35 opérateurs. Par ailleurs, la DB garde jusqu'ici la main mise sur l'infrastructure du chemin de fer, au grand dam de ses rivales qui estiment que cela limite leur accès au réseau.

Du côté du Royaume-Uni, les Conservateurs britanniques ont lancé une privatisation totale en 1994. La privatisation de British Rail, œuvre du successeur de Margaret Thatcher, John Major, a pulvérisé le service en différentes entités : réseau, trafic voyageurs, fret, et gestion du matériel. Le nouveau système a accueilli des étrangers, comme la SNCF (en partenariat), la Deutsche Bahn, ou la banque BNP Paribas pour la location du matériel roulant.

En octobre 2000, un déraillement, causé par des micro-fissures dans les rails, a tué quatre personnes au nord de Londres. Le propriétaire privé du réseau, Railtrack, a alors demandé des subventions publiques pour améliorer la sécurité, mais a fait scandale en en distribuant une partie à ses actionnaires. Le gouvernement Blair a réattribué le réseau à Network Rail, société privée sans actionnaire et sans dividende, financée à la fois par l'Etat et par les concessionnaires. Une opération vue comme une quasi-renationalisation.

"Le plus lourd prix à payer" de la privatisation, accuse aujourd'hui Bob Crow, patron du puissant syndicat des transports RMT, est le retard énorme pris par le Royaume-Uni sur ses voisins dans la grande vitesse.

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