Les exploits du "Spider man" français

La tour la Burj Khalifa, inaugurée en janvier 2010,  culmine à 828 mètres à Dubaï.
La tour la Burj Khalifa, inaugurée en janvier 2010, culmine à 828 mètres à Dubaï. © Reuters
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Assiya Hamza , modifié à
VIDEO - Alain Robert a escaladé lundi la plus haute tour du monde à Dubaï. Un défi de plus.

Alain Robert a encore frappé. Après la tour Jin Mao à Shangaï, la Tapeï 101 à Taïwan et les Twin Towers de Kuala Lumpur, le "Spider man" français, s’est attaqué lundi à l’ascension de la plus haute tour du monde, la Burj Khalifa, qui culmine à 828 mètres à Dubaï. Il n’aura fallu que six petites heures à l’homme-araignée pour venir à bout de cet immeuble de verre et d’acier de plus de 160 étages. Armé d’un harnais et d’une simple corde "à la demande des autorités", il avait dû différer son ascension de quelques heures en raison d’un vent un peu trop fort.

Des milliers de curieux ont pu admirer l’exploit sur un écran géant installé pour l’occasion. "Il y a un écran de 50 mètres de haut sur 30 mètres de large. Je sais que tout le monde va avoir les yeux rivés sur moi donc je suis assez stressé", avait-il confié à Skynews juste avant de commencer son ascension.

Regardez les images de Sky news :

Toujours à mains nues, sans matériel pour s'assurer, ses ascensions, aussi spectaculaires soient elles, ne sont pas toujours du goût de tout le monde. Privé du feu vert des autorités, Alain Robert a souvent fini au poste pour ses coups d’éclats jugés trop dangereux. Mais ces mésaventures ne sont pas venues à bout de ce virus qui a pris le "Spider man" français très tôt.

En 1982, il frôle la mort

Car Alain Robert est un multirécidiviste. Son premier fait d’armes remonte à ses douze ans. Bloqué à l’extérieur de l’appartement familial, le petit Robert décide de grimper jusqu'au huitième étage pour s'introduire par une fenêtre restée ouverte. Il décide alors d'apprendre chez les scouts à grimper encordé pour maîtriser les gestes, les prises...

Pourtant, en 1982, cette quête de sensations fortes a failli lui coûter la vie. Après une chute de 15 mètres, il sombre dans le coma pendant plusieurs jours. Le grimpeur invétéré en a gardera de lourdes séquelles. Invalide à 66%, il souffre désormais d'un problème d'oreille interne qui lui donne le vertige ! Pourtant, Alain Robert ne baisse pas les bras. Grâce à un mental d'acier et une rééducation hors pair, il finit par retrouver les sommets. Ainsi en 1994, il part à l'assaut de son premier défi : la City Bank de Chicago. Depuis rien ne l’arrête.

Un palmarès à faire frémir

A 48 ans, Alain Robert a escaladé plus de 80 bâtiments à travers le monde. Sa motivation ? "Le risque calculé, la peur contrôlée, les frayeurs maîtrisées", peut-on lire sur son site.

Son palmarès est impressionnant. Et c'est un euphémisme. Les plus hauts gratte-ciel du monde ne lui ont pas résisté. Petit tour d'horizon en vidéo. Le 1er septembre 2004, il s'attaque à la tour Taipei 101 à Taïwan.

Le "bambou bleu turquoise" culmine à 508 mètres :

1er septembre 2009, Alain Robert s’attaque aux Twin Towers Petronas de Kuala Lumpur :

31 Mai 2007, la tour Jim Mao à Shangaï :

22 septembre 2004, la Tour Montparnasse à Paris :

Des exploits "commandés"

Ses ascensions lui sont souvent "commandées" par des entreprises ou des associations. Dans le cas de la Burj Khalifa, il s’agissait d’accompagner une conférence internationale à Dubaï, dont le thème est "l'éducation sans frontière". "C'est un message d'inspiration pour les jeunes, pour les étudiants", a affirmé l’amateur de sensations fortes en précisant qu’il agissait dans un but "éducatif ".

Mais, derrière le but humanitaire, largement mis en avant par le champion, se cache une véritable petite entreprise. Chacun de ses exploits est filmé et disponible en DVD. Alain Robert a aussi écrit des livres sur son épopée urbaine. Enfin, l'homme-araignée a de nombreux sponsors parmi lesquels une marque de montres et de produits capillaires. Il affirme cependant ne réaliser ses exploits que pour la beauté du geste.