Le pouvoir chinois ne lâche pas prise

Le gouvernement chinois a décidé d'augmenter de 11,5% leur financement des forces de maintien de l'ordre.
Le gouvernement chinois a décidé d'augmenter de 11,5% leur financement des forces de maintien de l'ordre. © Reuters
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Frédéric Frangeul , modifié à
Confronté à des désordre sociaux, il a augmenté le budget de la police de 11,5%.

La Chine entend plus que jamais garder le contrôle de sa population. Pour preuve, les forces de maintien de l'ordre en Chine vont bénéficier d'une hausse de 11,5% de leur financement en 2012. Elles disposeront encore cette année d'un budget plus important que celui de la Défense.

Lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale début mars, le ministère des finances a précisé que le budget consacré aux forces de police avait été relevé à 701,7 milliards de yuans, soit 84,3 milliards d'euros.  

"Les Chinois modernisent leurs systèmes de sécurité"

"Ces régimes-là, plus que tous les autres, reposent sur la police", rappelle le sinologue Jean-Luc Domenach, directeur de recherches au CERI. "Les Chinois modernisent leurs systèmes de sécurité. Il leur faut financer la guerre sur Internet et améliorer les moyens de contrôle de la population, tels que les écoutes téléphoniques ou la surveillance sur Internet", précise ce spécialiste joint par Europe1.fr.

Le contrôle de la population est d’autant plus indispensable pour le gouvernement qu'il est confronté à des désordres sociaux dans les villes et les campagnes. Ces derniers mois, la Chine a été le théâtre de conflits sociaux et de manifestations violentes durement réprimées par les forces de l'ordre, notamment dans la province manufacturière du Guangdong. Parmi les causes de la grogne figuraient des saisies de terres et expropriations de logements, des pollutions industrielles, des récriminations salariales ou encore des mauvais traitements infligés à des ouvriers migrants.

"Le thème de la société harmonieuse mis à mal"

"Comme tous les pays qui se développent rapidement, la Chine est en proie à des problème sociaux avec des situations parfois très difficiles", explique Jean-Luc Domenach. "La priorité pour les Chinois est avant tout de maintenir un taux de croissance à 7,5%", ajoute-t-il.

Reste que les troubles sociaux traversés par la Chine mettent à mal le thème central de "société harmonieuse" que tente de promouvoir le régime communiste, alors qu'une nouvelle génération de dirigeants doit arriver au pouvoir à l'automne.

Les réformes politiques, "une tâche urgente"

Toutefois, à l'issue de la session plénière annuelle du parlement mercredi, Wen Jiabao s’est voulu pragmatique. Le Premier ministre chinois a qualifié de "tâches urgentes" les réformes politiques au sommet de l'Etat et du Parti communiste. Avec l’objectif de poursuivre le développement de la deuxième économie mondiale et écarter le risque de "tragédies" comme la Révolution culturelle.