Le pilote de l'avion s'était mal réveillé

Mal réveillé, le co-pilote a pris Vénus pour un autre avion et a fait plonger son appareil.
Mal réveillé, le co-pilote a pris Vénus pour un autre avion et a fait plonger son appareil. © REUTERS
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Mounia Van de Casteele , modifié à
C'est la conclusion du rapport sur un vol Zurich-Toronto où 16 personnes ont été blessées.

Y a-t-il un pilote dans l'avion ? C'est la question qu'aurait pu se poser le Bureau de la sécurité des transports du Canada, au sujet de la forte secousse qui a fait 16 blessés sur un vol Toronto-Zurich en 2011. Mais le rapport vient de conclure que le pilote d'Air Canada était bien là... et qu'il avait en fait été "victime de l'inertie du sommeil", ce qui pouvait expliquer sa "confusion" et sa "désorientation".

Il a confondu Vénus avec un avion

C'était le 13 janvier 2011, au-dessus de l'Atlantique Nord, vers 21 heures, heure locale. Le co-pilote d'un vol de la compagnie Air Canada reliant Toronto, au Canada, à Zurich, en Suisse, venait tout juste de se réveiller d'un repos, en vol. Et l'appareil était sur pilotage automatique. Une zone de turbulences venait juste de passer. Soudain, il a pris la planète Vénus pour un autre avion, avant de penser qu'un engin de l'armée américaine, "visible à l'œil nu", était en train de plonger vers lui.

Pris de panique, le co-pilote fait brusquement plonger son appareil de 120 mètres. Mais le commandant de bord a très vite repris le contrôle de la situation.

Il était encore endormi

En réalité, l'autre appareil se trouvait 300 mètres plus bas et ne présentait aucun danger, d'après le rapport. Celui-ci a donc conclu que le pilote devait encore être ensommeillé. Si le "repos aux commandes" est autorisé sur les avions de ligne, il ne doit pas excéder 40 minutes, et le pilote doit en effet s'abstenir de prendre les commandes pendant les 15 minutes suivantes afin de s'assurer d'être bien réveillé.

Quatorze passagers ont été blessés lors de l'incident car ils n'avaient pas attaché leur ceinture de sécurité comme cela leur avait été conseillé 40 minutes plus tôt au moment de la traversée de la zone de turbulences. Quant aux deux autres personnes blessées, il s'agit de deux membres d'équipage. Le vol s'était ensuite poursuivi sans incident.

Au-delà de l'incident, heureusement sans gravité, c'est la question de la fatigue des pilotes qui ressurgit. L'association des pilotes canadiens milite en effet depuis de nombreuses années pour obtenir un troisième pilote sur ces vols Ouest-Est, particulièrement éprouvants en termes de décalage horaire.