Le pilote de Kaczynski parlait mal russe

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Fannie Rascle (avec agences) , modifié à
C'est une nouvelle piste dans l’enquête sur le crash de l'avion du président polonais.

Il est la dernière personne à avoir parlé avec l’équipage du Tupolev qui s’est crashé samedi matin en Russie. Selon Pavel Plusnin, un contrôleur aérien russe cité mercredi, la "barrière de la langue" pourrait être une des causes de la tragédie aérienne qui a coûté la vie au président polonais Lech Kaczynski et à 95 autres personnes.

Une traduction chaotique

L'équipage, polonais, parlait visiblement mal le russe. “Les chiffres, c’était difficile pour eux donc je ne pouvais pas déterminer leur altitude”, a notamment expliqué Pavel Plusnin à la presse russe, reprise mercredi par le journal britannique The Guardian. "L'aiguilleur parlait avec le pilote en russe, les autres l'aidaient, lui soufflaient des phrases en anglais. Il était très difficile de se rendre compte si le pilote comprenait ce qu'on lui disait", a ajouté Anatoli Mouraviev, un autre contrôleur, cité par le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda.

Mais cette difficulté de communication n’explique pas tout. Pour l’ancien Premier ministre polonais Leszek Miller, Lech Kaczynski lui-même aurait pu contribuer au crash de façon indirecte. Le président polonais aurait pu faire pression pour atterrir à tout prix, malgré le brouillard épais et les instructions des contrôleurs aériens qui proposaient de dérouter l’appareil.

Lech Kaczynski voulait en effet assister à la cérémonie en hommage aux victimes du massacre de Katyn. "Le président voulait tellement être là-bas”, a confié Leszek Miller.

Pas d'avarie ni d'incendie

Parmi les pistes déjà écartées : celle d’un problème technique. L’avion, un Tupolev, avait 26 ans et ne disposait pas de la technologie dont sont équipés les appareils modernes. Mais il n’a pas été victime d’une avarie particulière au moment du crash. L’hypothèse d’un incendie ou d’une explosion a aussi été écartée.

La découverte mardi d'une troisième boîte sur le site de l'accident pourrait permettre de faire progresser encore l’enquête. Au total, 96 personnes ont perdu la vie dans ce crash. Les corps de 64 d’entre elles ont pu être identifiés dans l’immédiat.