Le père de Younes reconnu coupable

Le père de Younes lors de l'ouverture de son procès, le 6 juin 2012. © Reuters
Le père de Younes lors de l'ouverture de son procès, le 6 juin 2012. © Reuters © Reuters
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avec AFP , modifié à
La cour n'a toutefois pas suivi le parquet, estimant qu'il s'agissait d'un homicide involontaire.

La jury a finalement écarté l'accusation d'homicide volontaire avancée par le parquet. Mohamed Jratlou, 71 ans, a été reconnu coupable vendredi en Belgique d'avoir tué involontairement son fils de 4 ans, Younes, retrouvé mort à la frontière franco-belge en novembre 2009.

Condamné à 9 ans de prison

Le jury populaire de la cour d'assises du Hainaut à Mons (ouest) l'a déclaré coupable de "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et l'a condamné à neuf ans de prison ferme.

Le prévenu, dont les avocats avaient réclamé l'acquittement, est resté impassible durant la lecture de la décision. Les jurés ont aussi estimé que l'accusé avait "saisi l'enfant, pour l'empêcher de crier, et lui avait comprimé le thorax", à l'issue d'une violente dispute qui avait opposé Mohamed Jratlou et son épouse Naïma dans la nuit du 25 au 26 octobre 2009.

Sa femme effondrée

Mohamed Jratlou, qui a clamé son innocence lors de son procès, avait expliqué être parti à la recherche de son épouse, qui avait fui le domicile familial du Bizet, un village proche de la frontière française et de Lille, en raison des violences qu'il avait exercées sur elle et que Younes en avait profité pour quitter lui aussi la maison. Mais les jurés ont estimé qu'il n'était pas parti tout de suite à la recherche de sa femme et qu'il avait involontairement tué Younes à ce moment-là, avant d'immerger son corps dans la Douve, un affluent de la rivière Lys qu'il connaissait bien en raison de son emploi de chauffeur de bus scolaires.

L'affaire s'était tragiquement conclue par la découverte du corps du garçonnet dans les eaux de la Lys le 10 novembre 2009 à une douzaine de kilomètres de son domicile. A l'énoncé du verdict, son épouse Naïma, 45 ans, s'est effondrée en larme. Son avocat, Jean-Jacques Vandenbroucke, a expliqué qu'elle "ne comprenait pas" le verdict et qu'elle était toujours persuadée que son mari n'avait pas tué Younes, même involontairement.

Bien que n'ayant pas obtenu l'acquittement de son client, Me Xavier Magnée s'est dit satisfait de la décision des jurés. "Il y a eu des violences familiales mais pas l’intention de donner la mort, ce qui fait de la mort de Younes un accident", a-t-il commenté à l'issue de l'audience.