Le pape François dénonce le matérialisme

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Le pape François s'est rendu vendredi à Assise, ville du centre de l'Italie où le saint dont il a adopté le nom vécut au XIIe siècle, et a profité de ce déplacement symbolique pour lancer un nouvel appel à l'humilité au sein du clergé. Saint-François reste pour les catholiques et de nombreux chrétiens une incarnation de la simplicité, du dénuement volontaire et de l'amour des autres, des qualités que le Saint-Père ne cesse de prôner depuis le début de son pontificat. Elu au mois de mars, François s'efforce de donner une nouvelle image de l'Eglise catholique prise dans une série de scandales financiers et d'affaires de pédophilie. "C'est une excellente occasion d'inviter l'Eglise à se débarrasser de son matérialisme", a dit le pape dans la pièce où Saint-François, alors jeune homme, s'était entièrement dévêtu, avait renoncé à la richesse de sa famille et embrassé la mission de servir les pauvres. "Un danger menace chacun d'entre nous au sein de l'Eglise. Le danger du matérialisme. Il nous conduit à la vanité, à l'arrogance et à la fierté", a-t-il ajouté devant des personnes deshéritées présentes dans l'un des appartements de l'archevêché d'Assise. Comme il a pris l'habitude de le faire, le souverain pontife s'est exprimé de manière improvisée, renonçant à lire les versions de deux discours préparés pour ce déplacement. Cette spontanéité a de nouveau ému l'assemblée venue à sa rencontre pour découvrir ce pape qui a imposé un style fait d'ouverture, de simplicité et d'écoute. Quelques jours après son élection, l'ex-cardinal Jorge Bergoglio avait dit vouloir instaurer une "Eglise pauvre, pour les pauvres". Depuis, il n'a eu de cesse de mettre ses paroles en pratique et de montrer l'exemple, renonçant aux somptueux appartements papaux pour occuper les quartiers réservés aux invités du Vatican. Son discours est autant à l'adresse des fidèles qu'à celle de la hiérarchie ecclésiastique, évêques, cardinaux et pape lui-même étant invités à faire preuve d'humilité et à résister à la tentation des biens matériels.