La révolte gronde au Yémen

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avec agences , modifié à
Alors que la rue réclame son départ, le président Saleh a réaffirmé son refus de partir.

Le ton se durcit au Yémen. Le président Saleh a déclaré lundi lors d'une conférence de presse qu'il ne partirait "que par les urnes", alors que la contestation populaire contre lui ne cesse de s'amplifier. Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, a promis le 2 février de mener des réformes et de ne pas briguer un nouveau mandat au Yémen lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2013. Des promesses à long terme qui n’ont pas calmé la rue.

L'opposition rejoint les étudiants

Des milliers de personnes se sont retrouvées lundi sur une place devant l'université de Sanaa, foyer de la contestation dans la capitale, pour exiger le départ de Saleh. Une place rebaptisée “place Tahrir” en référence à la révolution égyptienne. Ce sit-in intervient au lendemain de la décision de l'opposition parlementaire de se joindre au mouvement de protestation, mené jusqu'à présent principalement par des étudiants.

Les manifestations, qui se déroulent quotidiennement à Sanaa depuis une dizaine de jours, ont été violemment réprimées par des partisans du pouvoir armés de gourdins, de pierres et d'armes blanches. Dimanche soir, un manifestant a été tué et un autre blessé lorsque la police avait tiré des gaz lacrymogènes et des balles pour disperser des centaines de manifestants rassemblés à Aden, la principale ville du sud du pays.

Les ulémas du Yémen, sunnites et zaïdites, branche du chiisme prépondérante dans le nord du Yémen, ont prohibé le recours à la force contre les manifestants.