La conférence de Hollande, "c’est un peu comme interviewer la reine"

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avec AFP , modifié à
VU D’OUTRE-MANCHE - Les journalistes britanniques se gaussent de l’attitude de leurs confrères français mardi.

L’INFO. "Comme tout cela est étrange". Au lendemain de la conférence de presse de François Hollande, les journaux britanniques, comme The Daily Telegraph, expriment leur perplexité face à l’attitude de leurs confrères français, réticents à interroger le chef de l’État sur sa relation présumée avec l’actrice Julie Gayet. La presse d’outre-Manche s’attendait à une rafale de questions sur le sujet. Elle a été bien déçue.

"Je me suis demandé si c’était le valet du président". Michael Deacon, du Daily Telegraph, a regardé la conférence de presse et résume son sentiment : "avec le plus grand respect, il y avait un éléphant dans la salle"

Le Telegraph est déconcerté par la révérence des journalistes français vis-à-vis de François Hollande. A propos du premier journaliste à avoir posé une question, après avoir dit combien il était "honoré" de le faire, Michael Deacon écrit : "j’ai commencé à me demander si cet homme n’était pas le valet du président". Resté sur sa faim, il note que très peu de questions ont été posées sur "l’affaire Gayet". Et de souligner que "depuis des siècles nous avons raillé le stéréotype du Français obsédé sexuel". Alors que les Français sont des "âmes parfaitement abstinentes", "si peu portées sur le sexe que lorsque le sommet de l’État se trouve mêlé à un scandale comparable à l’affaire Clinton-Lewinsky, elles n’ont envie de parler que de sécurité sociale".

guardian hollande CAPTURE D'ECRAN

"Un peu comme interviewer la reine".Dans le Guardian, quotidien de gauche, en général plutôt favorable à François Hollande, Jon Henley, ancien correspondant à Paris, note lui aussi qu’en France, "on fait les choses différemment". Lui aussi juge que les questions sur la vie privée du président ont été posées de façon "excessivement détournée". Et que François Hollande n’en serait pas sorti de la même façon aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, où un journaliste de la BBC a notamment posé douze fois la même question au ministre de l’Intérieur en 1997. Mais "c’est ça, la France". Tout en faisant l’éloge des journalistes politiques français, dont certains sont "excellents", le Britannique explique qu’interroger le président, incarnation de la république, "c’est un peu comme interviewer la reine". Lors des rares interviews présidentielles en France, les questions des journalistes "sont rarement autre chose que des invitations amicales pour que le président fasse une remarque sur ce qu’il veut".

 

"Les Français font semblant". Dans le tabloïd The Daily Mirror, pour qui "les Français ont le droit de savoir si leur président a une liaison". "Les Français essaient de faire semblant d’avoir des sentiments trop nobles pour se préoccuper" d’une telle affaire, "contrairement à nous autres, coincés de Britanniques", écrit l’éditorialiste Alison Phillips, concluant, en français dans le texte : "what total crottin de cheval". 

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