La Syrie négocie et réprime en même temps

En visite à Damas pour représenter l'ONU et la Ligue Arabe, Kofi Annan n'a pas permis d'enrayer la spirale de la violence et a fait preuve d'un optimisme limité.
En visite à Damas pour représenter l'ONU et la Ligue Arabe, Kofi Annan n'a pas permis d'enrayer la spirale de la violence et a fait preuve d'un optimisme limité. © REUTERS
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G.V. avec agences , modifié à
L’émissaire de l'ONU reconnait un dialogue difficile, 34 victimes ont été recensées.

"Cela va être dur. Cela va être difficile mais nous devons faire preuve d'espoir". Les déclarations du diplomate ghanéen et ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, ont confirmé le scepticisme de la communauté internationale vis-à-vis du régime de Bachar el-Assad.

Au même moment, au moins 34 personnes, en majorité des civils ont été tuées dans des violences en Syrie, où des combats entre armée et rebelles faisaient rage notamment dans les provinces d'Idleb, de Damas et de Hama, selon une ONG syrienne.

"Il faut commencer par arrêter les meurtres"

L’émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe a réclamé un arrêt immédiat des violences en Syrie, où le bilan de la répression du mouvement de contestation contre le régime est de 7.500 morts depuis mars 2011, selon les Nations unies.

"Il faut commencer par arrêter les meurtres, le malheur et les violences qui se déroulent aujourd'hui et ensuite donner du temps (à la recherche d'une) solution politique", a-t-il poursuivi.

"J'ai exhorté le président à tenir compte du proverbe africain qui dit 'si tu ne peux pas changer le sens du vent, alors retourne ta voile'", a déclaré Kofi Annan, en insistant sur la nécessité de changements et de réformes en Syrie.

Bachar al Assad reste ferme

Les autorités syriennes n'ont pas rendu compte dans l'immédiat de la teneur des entretiens de dimanche. La veille, Bachar al Assad, cité par l'agence syrienne Sana, a déclaré à Kofi Annan qu'aucune solution politique ne serait possible tant que des "terroristes" continueraient de répandre le chaos et l'instabilité dans son pays, que sa famille dirige depuis 1970.

L'opposition juge pour sa part qu'aucun dialogue n'est possible avec un président responsable de tant de souffrances pour son propre peuple.

Les violences continuent, 34 morts dimanche

Au moins 34 personnes, en majorité des civils ont par ailleurs été tuées dimanche. Parmi ces morts figurent 15 civils, 14 militaires et cinq rebelles, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui rapporte de violents combats dans la province rebelle d'Idleb, théâtre d'une offensive meurtrière de l'armée depuis vendredi, dans la province de Damas et dans la ville de Hama.

Par ailleurs, un champion de boxe, Ghiath Tayfour a été abattu par des hommes armés à Alep au nord du pays, selon l'OSDH, un meurtre attribué à un "groupe terroriste" par l'agence officielle Sana. Dans la même ville, une militante kurde a été tuée à l'aube par des tirs à un barrage.

Samedi, au moins 91 personnes ont péri dans les violences, dont 32 civils et 20 soldats. Les combattants rebelles ont enregistré un lourd bilan, avec 39 morts au total, en majorité dans la province d'Idleb.