La Russie au sommet de l'OTAN

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avec AFP , modifié à
Le président russe veut améliorer les relations avec l'ancien ennemi de la guerre froide.

Tirer un trait sur la guerre froide. Plus de 20 ans après la chute du communisme, la Russie participe au sommet de l'OTAN, son ennemi historique, à Lisbonne. Le président russe, Dmitri Medvedev, doit notamment discuter du projet de défense antimissile qui agace encore Moscou, bien que la Russie ait été invitée à le rejoindre.

"Arrêter de se diaboliser l'un l'autre"

Pour l'expert russe, directeur adjoint de l'Institut USA-Canada, Viktor Kremeniouk, "Medvedev prend des risques en participant à ce sommet, mais il se rend compte que pour élargir ses relations avec l'Occident, les contacts bilatéraux avec Obama, Merkel ou Sarkozy ne suffisent pas". Pour un haut responsable de l'Otan, ce sommet va servir "à tourner une page de nos relations (...), à arrêter de se diaboliser l'un l'autre et à aller de l'avant".

En dépit de ces déclarations rassurantes, la volonté américaine de déployer un système de défense antimissile dans les ex-pays communistes d'Europe freine l'amélioration des rapports Russie-Otan. Moscou perçoit en effet ce projet comme un danger.

Le bouclier antimissile sur la table

Pour dissiper ces craintes, le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a proposé d'associer la Russie à ce bouclier. Dmitri Medvedev a jugé nécessaire d'étudier cette offre mais plusieurs responsables russes ont prévenu qu'une percée n'était pas à attendre à Lisbonne. Ce dossier du bouclier antimissile empoisonne depuis longtemps les relations des Occidentaux avec la Russie.

Washington a pourtant largement révisé en septembre 2009 ce programme qui vise désormais des missiles non plus de longue mais de courte et moyenne portée, après une réévaluation de la menace iranienne. Cette décision avait calmé les inquiétudes russes, sans pour autant lever toutes les objections. "Il est important de comprendre (...) à quel point ce système pourrait menacer le potentiel des missiles stratégiques russes et si la Russie pourrait participer au projet sur un pied d'égalité", a souligne l'ambassadeur russe auprès de l'Otan Dmitri Rogozine.