L’iode radioactif vient de Hongrie

L'Institut de recherche sur les isotopes de Budapest est probablement à l'originie de l'iode radioactif détecté dans le ciel européen.
L'Institut de recherche sur les isotopes de Budapest est probablement à l'originie de l'iode radioactif détecté dans le ciel européen. © MAXPPP
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avec agences
Les particules récemment relevées en France et en Europe proviendraient de Budapest.

Après plusieurs jours d’interrogations, le mystère sur la présence dans le ciel européen de faibles quantités d’iode radioactif semble levé. L’agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a en effet annoncé jeudi que cette émission provenait probablement de l'Institut de recherche sur les isotopes de Budapest. "Les niveaux d'iode-131 détectés sont extrêmement bas. Il n'y a pas de risque pour la santé de la population", a également tenu à préciser l’agence onusienne.

Des fuites entre le 8 septembre et le 16 novembre

Malgré ce caractère inoffensif, les autorités de sûreté nucléaire des pays concernés, l'Autriche, la Slovaquie, l'Allemagne, la Suède, la Pologne et la France, avaient peu apprécié d’être mis devant le fait accompli. L’organisme français avait ainsi appelé le pays coupable à se dénoncer. Il a été entendu.

Car l’AIEA précise dans son communiqué qu’elle "été informée par l'Autorité de l'énergie nucléaire de Hongrie que l'iode-131 détecté dans l'atmosphère en Europe était probablement dû à une fuite provenant de l'Institut des Isotopes, situé à Budapest, (qui) fabrique des radio-isotopes destinés aux soins médicaux, à la recherche et à des applications industrielles". Ces fuites se sont produites entre le 8 septembre et le 16 novembre. Les causes de ces rejets dans l'atmosphère font l'objet d'une enquête.

L’institut incriminé se défend

L'Institut hongrois des isotopes avait annoncé un peu plus tôt dans la journée qu'il avait enregistré une augmentation de ses émissions d'iode-131 à son laboratoire de Budapest. Tout en réfutant être à l’origine de l’iode détecté. "Les quantités d'iode-131 mesurées dans des pays voisins ne peuvent avoir grand-chose à voir avec nous, parce que les distances concernées excluent que ce que nous avons rejeté puisse être enregistré aussi loin", a affirmé Mihaly Lakatos, directeur de l’Institut.

Mais le directeur de l'Autorité hongroise de l'énergie nucléaire, Jozsef Ronaky, l’a contredit. "On ne peut l'exclure", a-t-il dit. "Je considère l'avis de l'institut des isotopes comme étant prématuré. Je pense que c'est probablement nous, que l'institut des isotopes en est la source", a-t-il concédé.