L’ambassadeur d’Iran dénonce l'"ingérence" de la France

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"Nous savons gérer nos propres affaires", a affirmé jeudi sur Europe 1 l’ambassadeur d’Iran à Paris.

Convoqué mardi au Quai d’Orsay, pour la deuxième fois en moins de dix jours, l’ambassadeur d’Iran en France a contre-attaqué jeudi sur Europe 1. Au cours de cet entretien, "j’ai rappelé à mes amis français que d’après le droit international, les élections correspondent véritablement à une compétence interne de chaque pays. Et les déclarations hâtives des responsables français sont une véritable ingérence dans les affaires de notre pays", a affirmé Seyed Mehdi Miraboutalebi.

"Le peuple iranien a quand même une civilisation de 7.000 ans.Nous savons gérer nos propres affaires", a commenté l'ambassadeur pour qui en Iran, "la démocratie est plus vraie" qu’en France :

Le ton ne cesse de monter depuis plusieurs jours entre les autorités iraniennes et la communauté internationale. D'après Téhéran, la CIA a financé l’opposition au président réélu Mahmoud Ahmadinejad. Ce dernier a exigé jeudi de Barack Obama qu’il "exprime des regrets". Pour sa part, Mir Hossein Moussavi, le principal candidat de l'opposition, a déclaré qu'il était "sous pression" pour retirer sa demande d'annulation de la présidentielle.

Selon Seyed Mehdi Miraboutalebi, le dernier bilan des violences politiques après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle est de 13 morts et 400 membres des forces de l’ordre blessées. "Nos forces de l’ordre ne portent pas d’armes à feu. Tous les coups de feu qui ont été tirés, c’étaient par des casseurs", a encore assuré l’ambassadeur d’Iran en France.

La manifestation en hommage aux victimes de la répression qui devait avoir lieu jeudi a été annulée par l’opposition car interdite par le pouvoir. Mais Mir Hossein Moussavi a appelé jeudi ses partisans à poursuivre la mobilisation. Selon les médias iraniens, au moins 140 personnalités politiques, universitaires, étudiants et journalistes iraniens sont sous les verrous depuis le début des troubles.