L'Europe fait un grand pas en avant

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Le président tchèque a signé le traité de Lisbonne à contre-cœur mardi. Il pourra donc entrer en vigueur le 1er décembre prochain.

Une petite signature pour Klaus, un grand pas pour l'Europe. En signant le traité de Lisbonne, le président tchèque, Vaclav Klaus, a levé mardi l'ultime obstacle à l'entrée en vigueur du texte censé améliorer le fonctionnement des institutions européennes.

Vaclav Klaus a donc honoré sa promesse de suivre l’avis de la Cour constitutionnelle, qui a jugé le traité conforme à la loi fondamentale du pays.Mais le président tchèque n’a pas pour autant renié son violent euroscepticisme. "Je m'attendais à cette décision de la Cour constitutionnelle et je la respecte, bien que je la désapprouve fondamentalement. Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la République tchèque cesse d'être un Etat souverain", a-t-il dit en direct à la télévision tchèque.

La présidence suédoise de l'Union européenne, qui a estimé qu'une étape "très importante" avait été franchie, a annoncé que le traité entrerait donc en vigueur le 1er décembre prochain. "Après une longue odyssée, le Traité de Lisbonne a atteint son port d'attache. (...) Tous les détails doivent désormais être prévus", a déclaré le gouvernement suédois.

Parmi les grandes nouveautés instituées par le texte, les Vingt-Sept devront se doter d’un président stable et d’un "ministre des Affaires étrangères" qui sera également vice-président de la Commission européenne. Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, a par ailleurs annoncé qu'il lançait "maintenant" les consultations pour les désigner.

Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union pour désigner ces deux personnalités qui seront le visage et la voix de l'Europe sera organisé "dès que possible", a-t-il ajouté.

Pour le président, les Vingt-Sept semblent d’ores et déjà s’être mis d’accord sur le chef du gouvernement belge Herman Van Rompuy. "Il y a un consensus sur son nom, ce qui est rare à 27. Personne d'autre ne fait l'unanimité", a déclaré lundi un diplomate européen. L’ancien premier ministre britannique Tony Blair, candidat déclaré et un temps favori, semble payer l’euroscepticisme de son pays et sa décision d’entrer en guerre en Irak en 2003 aux côtés des Etats-Unis.

La Grande-Bretagne pourrait se consoler avec la nomination du haut représentant de l’UE, le fameux ministre des Affaires étrangères. Le nom de chef de la diplomatie britannique, le travailliste David Miliband, revient en effet avec insistance. Même si le gouvernement italien, Silvio Berlusconi en tête, milite pour l'ancien chef du gouvernement italien et ex-ministre des Affaires étrangères de gauche Massimo D'Alema.

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