L'Eglise "trop vaticano-centrique", pour François

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avec AFP

L'Eglise catholique est trop "vaticano-centrique" affirme mardi le pape François, dans un entretien publié par le quotidien La Repubblica, juste avant la convocation du conseil des cardinaux au Vatican. "Les chefs de l'Eglise ont souvent été narcissiques, aimant les flatteries et excités de façon négative par leurs courtisans. La Cour est la lèpre de la papauté", a déclaré le pape argentin dans ce long entretien avec le fondateur du quotidien La Repubblica Engenio Scalfari. Il a cependant précisé que la Curie (gouvernement de l'Eglise) n'est pas en elle-même une cour, mais qu'il s'y trouve "des courtisans". Le pontife, qui va se pencher sur les réformes de l'Eglise avec les huit cardinaux des cinq continents convoqués auprès de lui de mardi à jeudi, a encore jugé que l'Eglise "était trop vaticano-centrique".

Jorge Mario Bergoglio affirme encore "les plus grands maux qui affligent le monde" sont "le chômage des jeunes et la solitude dans laquelle sont laissées les personnes âgées". Le "libéralisme sauvage" a pour résultat de "rendre les forts plus forts, les faibles plus faibles et les exclus plus exclus". Le pape avait déjà répondu le mois dernier à Eugenio Scalfari, qui lui exposait ses raisons de ne pas croire.  Avec une grande ouverture, François multiplie les déclarations, donnant une conférence de presse improvisée dans l'avion qui le ramenait de Rio en juillet, se confiant longuement à la revue jésuite Civilta Cattolica, et enfin dialoguant avec le fondateur athée de ce journal de gauche italien. Mais certains estiment déjà au sein de l'Eglise qu'il parle trop, sortant de la réserve dans laquelle se tenait Benoît XVI et que doit préserver un pape.