Kenya : une attaque minutieusement préparée

Le siège sanglant du centre commercial Westgate, à Nairobi, a duré quatre jours.
Le siège sanglant du centre commercial Westgate, à Nairobi, a duré quatre jours. © REUTERS
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et Martin Feneau, envoyé spécial d'Europe 1 à Nairobi
ZOOM - Les terroristes avaient dissimulé des munitions dans le centre commercial de Nairobi.

L’INFO. L’attaque avait été minutieusement préparée. Après la fin du siège sanglant du centre commercial de Nairobi, le mode opératoire des shebab somaliens se dessine peu à peu. L’attaque, perpétrée par un commando lourdement armé, a été préparée dans les moindres détails et les victimes ont été exécutées d’une balle dans la tête.

Des stocks de munitions. Quand les shebab sont entrés dans le centre commercial de Westgate, samedi, ils savaient que des stocks de munitions et des complices les y attendaient. Les munitions étaient aussi dissimulées dans une boutique que les islamistes auraient louée. Quant aux complices, ils faisaient partie de la foule. Des témoins auraient ainsi vu des femmes donner des ordres tactiques au commando.

kenya, évacuation à Nairobi, REUTERS

Les musulmans épargnés. Les shebab ont assuré aux musulmans présents dans le centre commercial qu’ils étaient libres de partir. A condition de fournir une preuve qu’ils pratiquaient l’islam. "Ceux qui sortent à ce moment-là, ce sont ceux qui peuvent réciter une prière musulmane. Ceux qui ne la connaissent pas sont tués. Donc, si tu connais la bonne prière en arabe, tu peux partir. Sinon tu es mort", explique un sauveteur à Europe 1.

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Les victimes exécutées. Quand les shebab décident de tuer, leur procédé est radical. Les victimes "ont été exécutées", observe un employé de l’hôpital, chargé de nettoyer les corps des victimes. "Tous les coups de feu étaient tirés de près, avec du gros calibre. Ceux qui sont arrivés blessés à l’hôpital ont aussi reçu des balles, ici, là et là, mais ceux qui étaient morts avaient reçu deux ou trois balles, dont une dans la tête", note-t-il au micro d’Europe 1. Avant d’être tués ou arrêtés, les terroristes ont pris une ultime "précaution" : dans tout le bâtiment, ils ont caché des explosifs, désamorcés à temps par les policiers.