Kampusch réclame des comptes à l'Autriche

Un rapport désignant nommément le ravisseur de Kampusch, peu après sa disparition, a été totalement ignoré.
Un rapport désignant nommément le ravisseur de Kampusch, peu après sa disparition, a été totalement ignoré. © REUTERS
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Marcia Lacombe
Séquestrée huit ans, elle demande un million d'euros à l'Etat pour les ratés de l'enquête.

Enfermée pendant huit ans dans une cave, Natascha Kampusch veut à présent être dédommagée par l'Etat autrichien. La jeune femme, aujourd'hui âgée de 23 ans, estime que les autorités de son pays ont multiplié les ratés durant l'interminable enquête policière.

Libre depuis 2006, Natascha Kampusch avait été enlevée à l'âge de dix ans alors qu'elle se rendait à l'école. Si les recherches ont été très actives durant les premiers temps de sa disparition, avec des posters de l'enfant placardés sur tous les murs du pays et des dizaines de maisons perquisitionnées, une grosse anomalie subsiste dans l'enquête, rapporte mercredi Le Figaro.

Un rapport désigne le ravisseur

En effet, il s'avère que les policiers se sont bien présentés dès les premiers jours de l'enquête au domicile du ravisseur, Wolfgang Priklopil, à Strasshof en Basse-Autriche. Le chien des enquêteurs décèle même alors une extrême nervosité chez le propriétaire des lieux, et l'incident est retranscrit en détail dans le rapport. Les enquêteurs y écrivent même que Wolfgang Priklopil est l'auteur probable du kidnapping. Mais les conclusions du document ne sont absolument pas prises en compte, et le rapport ignoré, puis classé.

L'Autriche a trois mois pour réagir

La victime demande aujourd'hui au gouvernement, invoquant de "grosses erreurs durant l'enquête", 323 euros de dédommagement par jour de détention, soit un peu plus d'un million d'euros pour ses 3.096 jours de souffrance. L'Autriche a désormais trois mois pour réagir à cette offre de conciliation. Au-delà, la démarche de Natascha Kampusch se traduira par une action en justice.