Israël se découvre une société civile

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avec agences
Dénonçant la vie chère, 400.000 manifestants ont forcé le Premier ministre à revoir sa politique.

"Un jour, les étudiants apprendront qu'en cette soirée capitale, une société civile est née en Israël". Cette sentence, signée Gidéon Lévy, l'éditorialiste du quotidien de gauche Haaretz, donne une idée des changements en cours en Israël.

Dénonçant le coût de la vie, et notamment du logement, plus de 400.000 personnes ont manifesté samedi soir dans les rues de Tel Aviv, ce qui en fait la plus forte mobilisation de l’histoire israélienne.

En lutte contre les inégalités et la corruption

C’est dans cette ville qu’avait été érigée le 14 juillet une première tente sur le terre-plein du boulevard Rothschild, rapidement transformé en un vaste campement en plein milieu d’un quartier chic.

Les contestataires ont exprimé le ras-le-bol de toute une partie de la jeunesse et des classe moyennes devant "les sommes versées à la colonisation", "l'enrichissement des proches du pouvoir" et les affaires de corruption, dans un contexte de hausse généralisée du coût de la vie, a résumé l'éditorialiste vedette Nahum Barnéa. Et ce dernier d’ajouter : "rien de ce qui s'est passé cet été ne sera perdu".

Netanyahu promet des concessions

"Le gouvernement que je dirige s'est engagé à conduire de vrais changements pour alléger le coût de la vie et réduire les inégalités sociales", a réagi dimanche le Premier ministre. Benjamin Netanyahu a ensuite annoncé qu’une commission a été chargée de proposer un programme de réformes d'ici deux semaines.

"Jamais auparavant en Israël a-t-on vu une telle commission ouvrir un dialogue sérieux avec des milliers de citoyens", a-t-il argumenté, après avoir mené une politique ouvertement libéral, conjuguée à un vaste programme de rigueur justifié par la crise économique mondiale.

Les tentes démontées en attendant la prochaine opération

Leur objectif atteint, les contestataires ont entamé dimanche après-midi le démontage de leurs tentes. "Le camping sauvage a atteint son résultat et il est temps de passer à d'autres formes" de contestation, a déclaré une porte-parole de l'association estudiantine.

Mais c’est la suite à donner au mouvement qui fait débat. Les modérés veulent entamer un dialogue avec le gouvernement, tandis que les plus radicaux prônent un durcissement de la contestation en multipliant en particulier les squats de bâtiments vides.