Iran : les entreprises françaises dans les starting-blocks

Le ministre iranien de l'Agriculture en visite en Bretagne
Le ministre iranien de l'Agriculture en visite en Bretagne © MaxPPP
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Ariane Lavrilleux , modifié à
3, 2, 1, … - Les industriels français n’attendent pas la fin de l’embargo économique pour trouver de nouveaux clients en Iran. Tout est déjà prêt.

La visite est passée relativement inaperçue mais elle symbolise bien le regain d’intérêt mutuel entre la France et l’Iran. Mercredi, le ministre iranien de l’Agriculture s’est rendu en France, une première depuis 35 ans. Au passage, ce membre du gouvernement iranien en a profité pour rencontrer des industriels français.

En février dernier déjà, le Medef avait été accueilli en grande pompe en Iran. Pour cette nouvelle rencontre franco-iranienne, le voyage de Mahmoud Hodjati l’a mené jusqu’en Bretagne.

L’Iran au secours des industriels français. A Brest, il s’est rendu à l’usine de produits laitiers Sill et chez le célèbre volailler Doux. Pour ces industries agroalimentaires, à peine sorties de la crise et en mal de débouchés, l’Iran fait figure de nouvel eldorado.

"On a de vraies perspectives" dans ce marché de 78 millions de consommateurs majoritairement urbains, assure Jean-Charles Doux, membre du directoire. "On pourrait envisager produire 8 à 10 000 tonnes de poulet par semaine, rien que pour l’Iran, ce qui pourrait représenter un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros", précise-t-il.

L’Iran manque cruellement de produits de base, mais aussi de produits transformés. Une aubaine pour les fabricants d’emballage, très en pointe en France et qui n’ont pas manqué de vanter leurs produits directement au ministre iranien.

Les obstacles toujours là. Mais pour l’instant, les entreprises françaises ne peuvent quasiment rien exporter vers l’Iran. Pas même des produits agroalimentaires, qui pourtant ne sont pas soumis au régime des sanctions internationales en vigueur depuis 2005. Les secteurs de l'or, de l'industrie pétrochimique et automobile étaient soumis jusqu'à il y a peu à un embargo total de la part de l'Union européenne. Le problème, c’est que les sanctions pèsent toujours sur les banques iraniennes et limitent drastiquement les échanges financiers, même dans les secteurs qui échappaient aux sanctions.

La force de conviction iranienne. Pressé par une quarantaine d’industriels impatients de revenir en Iran, le ministre iranien promet que "le climat international favorable à l’Iran va permettre de régler ce problème".

Persuadé que "l’Etat français a très envie de renouer avec l’Iran", Mahmoud Hojatti a réussi à convaincre son homologue Stéphane Le Foll de désigner une personne en charge de la coopération franco-iranienne au sein de leurs ministères respectifs. Pour autant, le Quai d’Orsay reste méfiant sur le dossier du nucléaire.

Ne manque que le feu vert. Chaque jour, le conseiller économique de l’ambassade iranienne à Paris reçoit une dizaine d’appel d’entreprises françaises dans de nombreux secteurs. Plusieurs en seraient au stade du "pré-contrat" et n’attendent plus que le feu vert français.

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