"Ils ne croient pas qu’ils sont libres"

Paul Nahon a suivi de près l'affaire des otages en Afghanistan
Paul Nahon a suivi de près l'affaire des otages en Afghanistan © MAXPPP
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– Paul Nahon accompagne Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier pour leur vol retour à Paris.

Paul Nahon, ancien directeur de l'information de France 3 et ancien directeur des magazines d'information au moment de l'enlèvement de Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, a suivi de près l’affaire, depuis le premier jour de leur prise d’otage. Il s’est beaucoup occupé de leur situation, se rendant à plusieurs reprises sur place. Mercredi matin, il a été informé de leur libération, et a pris un avion pour les rejoindre à Kaboul, en Afghanistan. Le soir, Europe 1 a pu le joindre juste avant qu’il ne reprenne l’avion, en direction de Villacoublay, accompagné des ex-otages.

"Une forme remarquable"

Alors qu’il se trouvait près d’Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponier, à l’ambassade de France à Kaboul, en Afghanistan, Paul Nahon a d’abord évoqué leur état de santé. "Ils vont très bien, ils sont en forme. L’un et l’autre ont un peu maigri après un an et demi de privation, mais ils sont dans une forme intellectuelle et physique absolument remarquables", a-t-il affirmé à Guillaume Cahour.

"La première question que je leur ai posée, évidemment, après les embrassades de rigueur - j’avoue que j’étais très ému et eux aussi - était de savoir s’ils avaient été bien traités. C’est ça qui est le plus important pour moi", a ajouté, heureux, Paul Nahon.

Les deux journalistes n’ont qu’une hâte : revoir leurs proches. "Ils ont hâte de revenir, ils ont eu leurs familles au téléphone, longuement (...) Ces retrouvailles sont assez formidables", confie l’ancien directeur de l’information de France 3.

"La fin d’un long cauchemar"

"Ils sont encore sur un petit nuage, ils ne croient pas qu’ils sont libres, c’est ça qui est étonnant", affirme Paul Nahon. "Ils en ont assez bavé, c’est la fin d’un long cauchemar pour eux, leurs familles et nous évidemment", ajoute-t-il

A l’ambassade de France, l’ambiance est "plutôt festive et joyeuse", d’après Paul Nahon. "Ils ne parlent pas de leur captivité (…) Ils n’ont pas envie de parler de cela pour l’instant, le plus important pour eux est d’être libres et d’avoir pu communiquer au téléphone avec leurs proches".

Interrogé sur ce que les journalistes de Pièce à conviction savent de l’actualité depuis 18 mois, Paul Nahon évoque une séance de rattrapage dans l’avion. "Je ne sais pas, on va les briefer dans l’avion sur les changements qu’il ya eus dans le monde, sur le tsunami, sur le monde arabe, mais je pense qu’ils sont déjà un peu au courant", s’amuse-t-il.

Pas toujours ensemble

Les deux ex-otages n’ont pas toujours été ensemble pendant leur détention. Une information que confirme Paul Nahon, qui n’a toutefois pas voulu "leur poser des questions tout de suite" sur leurs conditions de détention. "Ils n’ont pas toujours été ensemble, ils ont été séparés, puis on les a remis ensemble et séparés ensuite", explique-t-il.

Plusieurs désillusions

Les négociateurs ont été à plusieurs reprises proches de la libération des deux journalistes, et les familles, tout comme l’employeur d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ont été mis au courant. "Ca a été difficile, plusieurs fois on a failli les revoir, puis il y a eu un grain de sable toujours au dernier moment. Là ça a débouché", raconte Paul Nahon.

"Depuis le premier jour de leur captivité, on était au courant des négociations. On ne pouvait pas tout dire pour des raisons de sécurité. Chaque fois que ça a raté, on était au courant aussi", ajoute-t-il.

Paul Nahon a été mis au courant deux jours avant leur libération que les négociations étaient en bonne voie : "il y a deux jours, on nous a fait savoir que c’était en bonne voie et même en très bonne voie. C’est ce matin qu’on nous a dit qu’un avion m’attendait pour aller les retrouver", confie-t-il, soulagé.