Grèce : Cohn-Bendit craint la "tentation fasciste" (E1)

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"Ma peur, c’est que si on accule la société grecque dans le ravin, il peut sortir des monstres de cette société comme ce fut le cas dans d’autres pays à d’autres moments historiques. Je repense à une réaction des militaires, je repense à une réaction de forces politiques fascistes. Vous avez la tentation fasciste, raciste, antisémite ou la tentation stalinienne", a estimé l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, jeudi soir sur Europe 1.

"Ce n’est jamais vrai quand on dit qu’il n’y a pas d’alternative. Il est évident qu’en Grèce on doit mettre en place une dynamique de réformes, mais aujourd’hui il faut desserrer l’étau de l’austérité. Si une population ne supporte plus l’austérité, elle ne réagit plus, elle ne peut pas réagir rationnellement", a-t-il argumenté, avant d'ajouter : "il faut renégocier ce fameux mémorandum de la troïka signé par la Grèce".

Une sortie de l'euro pourrait-elle être une solution aux problèmes de la Grèce ? "Oui, et après le Portugal quitterait l’euro, après l’Espagne, après l’Italie et après la France", a ironisé l'écologiste. "On a construit l’Europe en disant ‘nous voulons maintenant gérer nos destin en commun’. Alors nous sommes responsables pour le meilleur et pour le pire. Si l’Europe donne un signal aux marchés qu’en fait on peut nous diviser facilement, je vous assure qu’aucun pays ne pourra résister à l’ avenir à l’attaque des marchés qui, eux, n’ont aucune morale, aucune foi, aucun idéal", a argumenté Daniel Cohn-Bendit.