Google accuse des Chinois de piratage

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avec agences , modifié à
Les hackers visaient les comptes de fonctionnaires, d'activistes et de responsables militaires.

Les comptes de messagerie Gmail de hauts responsables américains, de dissidents chinois, de responsables militaires et de journalistes ont été piratés, a annoncé mercredi le groupe Internet américain Google, précisant que l'attaque provenait de Chine.

Technique du Pishing

Google explique que les hackers auraient tenté de s'introduire dans les messageries et de les surveiller. Le groupe affirme avoir détecté l'opération et l'avoir déjà interrompue. L'entreprise a ensuite prévenu les victimes et les gouvernements dont elles dépendent.

"Nous avons récemment mis à jour une opération de collecte des mots de passe d'utilisateurs, probablement via la technique de 'Phishing' (ou hameçonnage, technique qui consiste à se faire passer pour un organisme officiel afin de dérober des identifiants)", précise Google sur son blog officiel. "Cette campagne, qui semble provenir de Jinan, en Chine, a affecté les comptes personnels Gmail de centaines d'utilisateurs, parmi lesquels de hauts fonctionnaires américains, des activistes chinois, des fonctionnaires de plusieurs pays asiatiques (surtout la Corée du Sud), des militaires et des journalistes", poursuit le texte.

Vive réaction de la Chine

La Chine a vivement réagi à ces informations et refusé jeudi d'endosser "la responsabilité" du piratage de comptes Gmail, bien que le message de Google ne mette pas en cause directement le gouvernement chinois. "Le supposé communiqué affirmant que le gouvernement chinois soutient les attaques informatiques est fabriqué de toutes pièces. Il contient des arrière-pensées", a estimé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d'un point de presse régulier.

Grande muraille informatique

Il n'était pas possible pour l'instant de faire un lien entre cette attaque et celle subie par Google l'année dernière, qui venait aussi de Chine. Google avait eu l'an dernier un long affrontement avec le gouvernement chinois. Après s'être dit excédé par la censure en Chine et les cyberattaques venues de ce pays, le groupe avait décidé en mars de ne plus censurer son site en chinois et de le transférer à Hong Kong. La Chine avait alors nié toute responsabilité dans les cyberattaques contre le groupe californien, qualifiant les accusations contre Pékin "d'infondées". Google avait annoncé en juillet que Pékin avait renouvelé sa licence d'exploitation, qui avait expiré fin juin, lui permettant ainsi de continuer à fonctionner sur le plus vaste marché internet au monde.

La Chine, qui compte quelque 457 millions d'internautes, a mis sur pied une "Grande muraille informatique" ("Great Firewall") qui censure sur le Net les sujets sensibles, comme les droits de l'homme et les critiques du régime communiste, et bloque Facebook, Twitter, Dailymotion ou YouTube.