Gaza : mariées en passant sous terre

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avec François Clauss , modifié à
Des jeunes femmes empruntent les tunnels clandestins depuis l’Egypte pour rejoindre Gaza.

Cela pourrait être le début d’un roman d’amour : une jeune fille contrainte de franchir de dures épreuves pour rejoindre son futur mari. Mais la scène se passe entre l’Egypte et la bande de Gaza, deux territoires cloisonnés, qui ne sont reliés que par un réseau de tunnels souterrains clandestins. C’est par là que passent des fiancées promises à des Palestiniens.

Elles sont elles-mêmes palestiniennes, égyptiennes ou bédouines et vont se marier à l’intérieur de la bande de Gaza, une zone soumise à un blocus depuis 2006. Embarquées sur des chariots, les jeunes femmes parcourent 800 mètres, dans des boyaux situés à 20 mètres sous terre. Au bout, les attendent souvent des mariages arrangés.

Le passage de ces futures mariées, comme celui des vivres, des médicaments ou des armes qui circulent par dizaines de tonnes dans les tunnels clandestins vers Gaza, se monnaie : les passeurs reçoivent environ 1.500 euros pour chaque trajet.

L’amour au bout du tunnel entre l’Egypte et Gaza ? La situation rappelle les mariages druzes qui s’arrangeaient par-delà les barbelés entre la Syrie et Israël, à coup de mégaphones.