Gaza, Israël : les tirs et la peur

Les Israéliens s'abritent alors que les sirènes retentissent
Les Israéliens s'abritent alors que les sirènes retentissent © Reuters
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avec Sébastien Krebs, envoyé spécial à Jérusalem, et Géraldine Ruiz , modifié à
TÉMOIGNAGES - Dans les deux camps, la peur a gagné la population. Depuis lundi, les missiles et roquettes pleuvent à Gaza et en Israël.

Dans la bande de Gaza et en Israël, les nuits sont courtes et agitées depuis lundi. Les populations israéliennes et palestiniennes s’attendent à tout moment à voir les bombes pleuvoir sur leurs villes. Les deux camps s’échangent des tirs de missiles et de roquettes. Tsahal a lancé l’opération "Bordure de protection" contre la bande de Gaza et la branche militaire du Hamas a, elle, envoyé des roquettes contre les grandes villes de Haïfa, mais aussi Tel Aviv et Jérusalem.

Garder la face. Malgré tout, les Israéliens veulent montrer une image de sérénité, avec des rues bondées et des terrasses bien remplies. A Jérusalem, Josef refuse de se laisser miner par la crainte des bombes : "Que voulez-vous faire d’autre ?, dit-il au micro d’Europe 1. On ne va pas rester assis dans un abri toute la journée. Le Hamas veut nous miner le moral. On va être fort et ne pas vivre dans la peur."

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La crainte fait planer son ombre. Mercredi soir, comme plus tôt dans la journée, les alarmes ont sonné pour intimer à la population israélienne de s’abriter face à des tirs de roquettes imminents. Jusqu’à présent, le dispositif Dôme de fer a réussi à empêcher que ces explosions ne fassent des morts et même des blessés, ce qui n’empêche pas une mère de famille de Jérusalem de s’inquiéter. La dernière fois qu’elle s’est précipitée dans un abri, elle a "immédiatement pris [son] téléphone pour savoir comment allaient les petits-enfants".

Israël abri

© Reuters

Jérusalem est à la portée des roquettes gazaouies. Hannor, un autre habitant, est tout de même allé dîner dehors avec sa femme, enceinte, et son fils en poussette. Mais à chaque instant, il reste sur ses gardes : "Ce n’est pas que je n’ai pas peur, c’est que je suis plus vigilant. Si ça (les sirènes, ndlr.) sonne, on a une minute trente pour s’abriter, pour trouver le bon endroit", explique-t-il. Les nuits nécessitent donc un peu de préparation : "Quand on va se coucher, on se demande toujours ‘si ça sonne, où vais-je aller’ ?"

De nouvelles bombes ? Dans l’autre camp, à Gaza, la nuit également a été agitée. Entre mercredi et jeudi, l’armée israélienne a visé plus de 300 cibles. "Il y avait des bombardements partout, à Gaza, toutes les dix minutes", raconte Mohammed, un Palestinien. Impossible de fermer l’œil, tant "la lumière se fait dans toute la ville" quand tombe un missile.

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Pourtant, en Israël comme à Gaza, ce ne sont pas les premiers bombardements. Mais cette fois, raconte Mohammed, "ce n’est pas comme avant". "Je pense que c’est un nouveau type de bombes", estime le Gazaoui, car "le bruit est vraiment horrible".

Les habitants de la bande de Gaza, eux, n’essayent pas de garder la face. "Il n’y a personne dans les rues", raconte Mohammed. Mais les bombes n’épargnent pas nécessairement ceux qui restent cloîtrés chez eux. Jeudi matin, très tôt, huit personnes, dont quatre ou cinq enfants, ont trouvé la mort à leur domicile, visé par un missile.

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