Feu vert à l'extradition d'Assange

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avec agences , modifié à
La Cour suprême britannique a donné son accord pour une extradition vers la Suède.

Son sort a été scellé en quelques minutes. Après 18 mois d'atermoiements, la Cour suprême britannique a finalement décidé mercredi d’extrader vers la Suède Julian Assange, le créateur de WikiLeaks. L'Australien, interpellé en décembre 2010 à Londres, est suspecté de viol et d'agressions sexuelles sur des bénévoles qui avaient travaillé avec lui.

"La requête en faveur de l'extradition de M. Assange a été faite dans les règles et son appel contre son extradition est donc débouté", a déclaré le président après que cinq des sept juges de la plus haute juridiction britannique ont rejeté le dernier appel interjeté. Les avocats du fondateur de Wikileaks contestaient la légalité du mandat d'arrêt européen émanant de Suède au motif qu'il a été délivré par un procureur, et non par un juge neutre ou par un tribunal.

Vous pouvez consulter l'intégralité de la décision, ici :

Assange : l'avis de la Cour suprême autorisant l'extradition vers la Suède

Malgré ce feu-vert, Julian Assange ne sera pas extradé dans l'immédiat. Les avocats de l'Australien ont obtenu de la Cour suprême un délai de 14 jours pendant lequel ils vont pouvoir présenter une demande de réouverture du dossier. Un rebondissement totalement inattendu. La défense estime que l'arrêt de la Cour suprême fait référence à des éléments qui n'ont pas été évoqués à l'audience. Me Gareth Peirce évoque notamment la Convention de Vienne sur le droit des traités, selon le journal britannique The Guardian.

Autre alternative pour le fondateur de Wikileaks : saisir la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg. La juridiction aurait alors quatorze jours pour accepter ou refuser le dossier, selon le parquet britannique. Si la CEDH s'en saisit, l'extradition sera suspendue et son assignation à résidence continuera de s'appliquer jusqu'à la décision des juges de la Cour européenne.

Un prélude à une autre extradition ?

Julian Assange n'a jamais cessé de clamer son innocence. Ses partisans soutiennent qu'il s'agit là d'un complot en représailles à la publication de milliers de documents confidentiels sur la diplomatie mondiale. Ils craignent d'ailleurs que la Suède ne soit qu'un prélude à extradition vers les Etats-Unis.