Et si l’éléphant d’Afrique disparaissait ?

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avec AFP , modifié à
LE CHIFFRE - Quatorze mesures d'urgence ont été prises mardi pour enrayer le massacre des éléphants d'Afrique.

L’info. Et s’il n’y avait plus un seul éléphant sur le continent Africain ? C’est l’hypothèse effrayante mais néanmoins probable exposée depuis lundi aux représentants d'une trentaine de pays réunis au Botswana pour tenter d'enrayer le braconnage et le trafic d'ivoire sur le continent. Et dès le lendemain de l'ouverture du sommet des mesures d'urgence pour lutter contre le braconnage ont été annoncées.

14 mesures d'urgence. Les principaux pays impliqués dans le commerce de l'ivoire, dont la Chine et la Thaïlande, se sont engagés mardi à pénaliser le trafic d'animaux sauvages, coordonner leurs actions et décourager la consommation, à l'issue d'un sommet sur la protection des éléphants au Botswana. Des représentants des pays frappés par le braconnage (Gabon, Kenya, Niger, Zambie...), des pays de transit de l'ivoire (Kenya, Malaisie, Philippines, Vietnam...) et des principaux consommateurs ont pris quatorze "mesures d'urgence" pour enrayer le massacre des éléphants d'Afrique, a indiqué dans un communiqué l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), co-organisateur de la conférence à Gaboro.

"Annus horibilis". Alors que la population d'éléphants en Afrique est estimée à environ 500.000 individus, quelque 25.000 animaux ont été abattus par les braconniers en 2011 - "annus horibilis" pour les éléphants, selon les défenseurs de l'environnement - et 22.000 en 2012. A ce rythme, l'Afrique pourrait perdre un cinquième de ses éléphants dans les dix ans à venir, selon un rapport publié lundi par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en marge de la conférence organisée ce lundi à Gaborone, au Bostwana.

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Une menace en hausse depuis deux ans. Les ministres de l'Environnement et autres représentants de gouvernements, des ONG et organisations internationales ainsi que des experts ont commencé leurs travaux dans la matinée à huis clos. Organisée par l'UICN et le gouvernement du Botswana, la conférence doit durer jusqu'à mercredi, les grands discours et la cérémonie de signature des engagements étant prévus mardi.

L'ampleur de la menace, surtout ces deux dernières années (2011 et 2012), est si grave que les experts prédisent que "si des mesures concrètes ne sont pas prises d'urgence pour enrayer la tendance, certaines populations d'éléphants peuvent continuer à baisser rapidement et, dans certains cas, être perdues", note le projet de conclusion.

 

Des peines dissuasives. La résolution prévoit des peines dissuasives pour les braconniers et les trafiquants, le classement du trafic de la faune en "crime grave", une amélioration de la surveillance, une meilleure sensibilisation du public et des populations vivant avec les éléphants et des "stratégies de réduction de la demande pour l'ivoire illégal".

"En Afrique centrale, les éléphants subissent de plein fouet les effets du braconnage, mais, eu égard à l'importance de l'abattage illégal (...), même les populations plus nombreuses d'Afrique australe et de l'est sont confrontées à un risque si la tendance n'est pas inversée", s'alarment dans un communiqué commun l'UICN, la Convention sur le commerce international des espèces protégées (Cites) et l'organisation de défense de l'environnement Traffic.