"En Syrie, tout le monde espère l'intervention"

Ce médecin franco-syrien d'Alep espère que l'intervention va affaiblir Bachar al-Assad.
Ce médecin franco-syrien d'Alep espère que l'intervention va affaiblir Bachar al-Assad. © Reuters
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Charles Carrasco avec Walid Berrissoul , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Un médecin franco-syrien espère que l’intervention militaire pourra mettre fin à l’horreur qu’il côtoie tous les jours sur place.

L’INFO. Cette semaine, il a encore accueilli des dizaines et des dizaines de personnes, gravement brûlées, victimes des bombardements aériens quotidiens du régime de Bachar al-Assad. Le Dr Walid, médecin franco-syrien, réanimateur à Paris, travaille en ce moment dans un hôpital clandestin à 15 km d’Alep, au nord du pays. 

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"Ça fait très longtemps qu'on attend". Ces dernières heures lui semblent interminables alors que l’intervention militaire décidée par Washington, Paris et Londres semble imminente. "Tout le monde espère que ça se passe, là. Certains pensent que ça va être cette nuit, demain, certains disent jamais, n'y croient pas du tout... Ça fait très longtemps qu'on attend, mais jusqu'à présent on n'a rien vu", déplore ce médecin, interrogé par Europe 1.

Syrie : "il faut en finir" par Europe1fr

"Des gens qui hurlent". Alors que le conflit a déjà fait plus de 100.000 morts, ce médecin espère que l’intervention militaire pourra mettre fin à l’horreur qu’il côtoie tous les jours dans cet établissement de fortune. "La vie de tous les jours, c'est horrible ! Quand vous avez 50 patients qui arrivent en même temps et des blessés de partout, des brûlés, des gens qui hurlent, et aucun moyen pour faire face à l'afflux de blessés. Ce n'est pas facile, pour un médecin…", affirme le Dr Walid.

En finir avec l’aviation d’Assad. Ses attentes sont fortes : "en finir avec ce fou ! Pour moi, c'est un fou !", clame ce médecin tout en sachant très bien que l’objectif de cette intervention militaire n’est pas de renverser Assad mais plutôt d’opérer des frappes chirurgicales et ciblées sur Damas. "Si on en finit avec l'aviation d'Assad, ça permettrait déjà aux gens de vivre, entre guillemets", assure le Dr Walid. Il faut, dit-il, affaiblir "l'armée qui nous fait beaucoup de mal en ce moment", raconte ce médecin. "Ce sont des lâches. Ils arrivent, en quelques secondes, ils lâchent des bombes, ils s'en vont. C'est ce qui se passe tous les jours ! Les gens qui sont morts hier sortaient de l'école ! Qu’est ce qu’on attend ?", s’interroge ce médecin d’Alep qui conclut : "Il faut en finir, on n'en peut plus."