Égypte : Morsi recule (un peu)

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B.B avec AFP , modifié à
Le président a annulé son décret controversé, mais maintenu un référendum qui fâche l'opposition.

>> L’info. Après plusieurs jours de crise politique et de manifestations en Égypte, le président égyptien Mohamed Morsi a décidé de supprimer le décret qui lui octroie des pouvoirs accrus. Ce texte était justement la raison des violences dans le pays. Pro et anti-Morsi ont une nouvelle fois appelé à manifester mardi.

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>> Comment cela s'est passé ? Le Premier ministre Hicham Qandil a expliqué samedi après-midi que Mohamed Morsi a chargé six personnalités, qui ont participé à une réunion avec lui dans la journée, "de modifier la déclaration constitutionnelle" controversée. Ce groupe d'experts est composé de juristes et de personnalités politiques. Et leur travail a très vite porté ses fruits. Seulement quelques heures plus tard, l'information tombe : "Le décret constitutionnel est annulé à partir de maintenant", a assuré Selim al-Awa, un homme politique islamiste, en faisant le compte-rendu de la rencontre.

>> Quid du référendum ? Le vice-président Mekki a assuré vendredi que Mohamed Morsi était prêt à envisager un report du référendum, prévu le 15 décembre. Indice supplémentaire : le vote des Egyptiens de l'étranger, qui devait débuter samedi, a été reporté à mercredi. Une coalition de treize partis islamistes égyptiens, dont celui des Frères musulmans, a toutefois rejeté samedi tout report. Mohamed Morsi les a entendu. S'il a accepté de faire un geste sur le décret sur ses pouvoirs, il a en revanche rejeté l'idée d'un report de la consultation populaire. Mais afin d'apaiser les tensions, le leader égyptien a chargé la même commission "de modifier la déclaration constitutionnelle".

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>> Les militaires s’en mêlent. L’armée égyptienne a fait entendre sa voix, samedi, en lançant un appel au dialogue et en affirmant que la violence ne pouvait plus être tolérée. "Les forces armées affirment que le dialogue est la meilleure et la seule voie pour parvenir à un consensus", a dit un porte-parole militaire. "L'inverse nous précipitera dans un tunnel sombre qui débouchera sur une catastrophe, ce que nous ne tolérerons pas", ajoute le communiqué.

>> La réaction de l’opposition. La principale coalition de l'opposition égyptienne, le Front du salut national (FSN) a déterminé sa position dimanche et affirmé : "nous ne reconnaissons pas le projet de Constitution car il ne représente pas le peuple égyptien", a protesté un porte-parole du FSN. Le Front a appelé à manifester mardi contre le référendum du 15 décembre.

>> Et la suite ? Les islamistes comme l'opposition ont appelé à manifester mardi, les premiers pour soutenir et les seconds pour rejeter le référendum, ce qui laisse craindre de nouveaux affrontements violents.