Deux des Pussy Riot iront bien en camp

Ekaterina Samoutsevitch (à gauche) est libérée. En revanche, Maria Aliokhina et Nadejda Tolokonikova devront purger une peine de deux ans de camp.
Ekaterina Samoutsevitch (à gauche) est libérée. En revanche, Maria Aliokhina et Nadejda Tolokonikova devront purger une peine de deux ans de camp. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La troisième a été remise en liberté à l’issue du procès en appel qui se tenait mercredi à Moscou.

La décision était attendue dans le monde entier. Un tribunal de Moscou a confirmé en appel la condamnation de deux membres du groupe punk Pussy Riot, pour une "prière" anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou en février. Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina devront donc passer deux ans dans un camp pénitentiaire. En revanche, Ekaterina Samoutsevitch, condamnée en même temps qu’elles, a été libérée.

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Lors de ce nouveau procès, la jeune femme de 30 ans a en effet changé d’avocat, et de stratégie. Sa défense a expliqué à la cour que, contrairement aux deux autres Pussy Riot, elle avait été expulsée de l’église au bout de 15 secondes et qu’elle n’avait donc pas participé à cet acte "insultant", rapporte sur son compte Twitter la journaliste du Guardian Miriam Elder. La peine d’Ekaterina Samoutsevitch a ainsi été transformée en condamnation avec sursis.

"Nous sommes toutes trois innocentes"

En revanche, les peines de Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, âgées respectivement de 22 ans et 24 ans et reconnues coupables de "hooliganisme" et d’"incitation à la haine religieuse", sont "maintenues sans changement".

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A l’audience, les trois jeunes femmes, dont le cas a suscité l’indignation dans le monde, ont réitéré leurs excuses à ceux qui ont été choqués par leur action. Mais elles ont aussi réaffirmé que leur geste était politique et dirigé uniquement contre Vladimir Poutine. "Nous sommes toutes trois innocentes, nous sommes en prison pour nos opinions politiques", a ainsi plaidé Ekaterina Samoutsevitch.

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© Reuters

"Pas plus indécent" que Poutine

Maria Alekhina a de son côté provoqué des rires dans la salle, mais aussi l’indignation des juges, en citant Vladimir Poutine lui-même. "Le président considère que le nom de notre groupe est indécent, je vais le traduire, c’est ‘la révolte des chattes’. Cela n’est pas plus indécent que ses appels à ‘buter ses ennemis jusque dans les chiottes’", a-t-elle déclaré, en référence à la phrase prononcée par Vladimir Poutine il y a plusieurs années à propos des rebelles tchétchènes.

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Dimanche, le président russe avait estimé que la condamnation des trois jeunes femmes était "correcte". Estimant qu’il n’avait "rien à voir" avec cette affaire, il avait ajouté : "elles le voulaient et elles l’ont eu".