Des milliers d'"indignés" ont défilé

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avec Anne Tréca à Rome et agences , modifié à
Le mouvement s’est mobilisé à travers le monde, samedi. Des incidents ont eu lieu à Rome.

Les "indignados" de Madrid ont fait des petits. Galvanisés par le succès du mouvement Occupy Wall Street, différents collectifs ont manifesté samedi à Rome, Londres, Berlin, Francfort, Athènes, Montréal, New York... Ces Indignés manifestaient pour dénoncer le poids de la finance et les politiques d'austérité qui, disent-ils, mènent le monde à la ruine et condamnent une partie de l'humanité à la pauvreté.

Des incidents à Rome

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A Rome, des incidents ont éclaté dès le début du cortège. La police a chargé des centaines de jeunes qui lançaient fumigènes, cocktails Molotov et bouteilles contre les forces de l'ordre, tandis que les manifestants pacifiques quittaient les bras en l'air pour ne pas être confondus avec les casseurs. Une annexe du ministère de la Défense a été visée. Des vitrines de magasins et de banques ont été brisées lors de ces incidents qui ont fait au moins 70 blessés, dont trois graves.   

A Londres, 800 manifestants se sont rassemblés samedi midi dans la City, sur les marches et devant la Cathédrale Saint-Paul. Ils brandissaient des banderoles proclamant "Pas de coupes", en référence à la politique drastique d'austérité du gouvernement britannique, ou encore "Goldman Sachs est l'oeuvre du diable". Les indignés ont reçu le renfort inopiné de Julian Assange. "Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d'argent issu de la corruption", a lancé le fondateur de WikiLeaks.

Mobilisation modeste à Paris

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A Francfort, plus de 5.000 "indignés" ont manifesté samedi devant la Banque centrale européenne, symbole d'un système financier jugé "irresponsable" et incapable de juguler la crise. Jeunes, retraités, familles avec enfants dans les poussettes, à pied ou à vélo, ils ont répondu bien plus nombreux que prévu à l'appel d'Attac ou de "Occupy Frankfurt", le pendant allemand des militants qui campent devant Wall Street à New York depuis un mois.

A Paris, des centaines d'"indignés se sont rejoints samedi après-midi place de l'hôtel de ville à Paris. A Madrid, des dizaines de milliers de personnes sont parties des quartiers périphériques pour refaire le chemin jusqu'à la Puerta del Sol, la place emblématique qu'ils avaient occupée pendant un mois au printemps.

A Lisbonne, quelque 50.000 personnes de tous âges ont défilé aux cris de "FMI dehors", rangées derrière une banderole proclamant "Stop troïka", en référence aux créanciers du Portugal (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

Ailleurs dans le monde

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A Melbourne, où était donné le coup d'envoi de cette journée de mobilisation mondiale, un millier de personnes se sont réunies sur une place du centre-ville. Quelque 2.000 manifestants, des représentants de la communauté aborigène, des syndicalistes et des militants communistes, se sont réunis à Sydney, devant la banque centrale d'Australie, tandis que l'on dénombrait 200 protestataires dans la capitale Wellington.

Plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans les rues d'Auckland en Nouvelle-Zélande, avant de se rassembler sur une place de la ville où 3.000 participants ont scandé des slogans en tapant sur des tambours. Plusieurs centaines de personnes, dont des militants opposés au nucléaire, ont marché à Tokyo et quelques dizaines se sont rendus devant l'ambassade des Etats-Unis à Manille, aux Philippines, aux cris de "à bas l'impérialisme américain".

A New York, des milliers de personnes ont manifesté dans le calme dans le quartier de Wall Street, avant d'envahir Times Square. 88 personnes ont été interpellées, dont 42 qui refusaient de se disperser.