David contre Walmart

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avec Jean-Philippe Balasse, correspondant aux Etats-Unis , modifié à
Le géant de la distribution américain est visé par la plus grosse "class action" de l’histoire.

Un million et demi de femmes ont porté plainte, depuis onze ans, contre Walmart, l’équivalent, en beaucoup plus gros, de notre Carrefour national. Ces caissières, comptables ou secrétaires accusent leur employeur de moins bien les payer que leurs collègues hommes, et de leur accorder moins de promotions.

Au départ, elles n’étaient que sept à oser porter l’affaire devant la justice. Parmi elles, Stéphanie, assistante de direction : elle s’était rendu compte qu’elle gagnait, sur un an, 23.000 dollars de moins qu’un collègue masculin, à poste égal. Stéphanie se voit d’abord expliquer que son collègue a une famille à nourrir, une femme et deux enfants. Ce à quoi elle rétorque qu’elle elle mère célibataire, avec un bébé de 6 mois.

Walmart multiplie les appels

En 2004, un juge de Californie décide que les plaignantes peuvent former une "class action", c'est-à dire une action de masse entreprise par un grand nombre de personnes qui ont toutes individuellement subi le même préjudice. Walmart multiplie les appels. Aujourd’hui, l’affaire se retrouve devant la Cour suprême américaine. La haute juridiction ne tranchera pas sur le fond, mais sur la forme : elle devrait déterminer si la procédure de class action peut effectivement s’appliquer.

Walmart a fait valoir mardi devant la Cour suprême que des salariées réparties dans différents magasins et occupant différents postes n'ont pas assez en commun pour faire partie d’une procédure unique. La décision est attendue pour fin juin.