Damas accusé de "massacre à échelle industrielle"

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avec AFP
SYRIE -

Électrocutions, strangulations, un rapport témoigne des exactions à grande échelle commises par l’armée de Bachar al-Assad.

L’INFO. Ce sont trois ténors. Trois anciens procureurs internationaux accusent la Syrie de massacres à grande échelle et de tortures en s’appuyant sur un rapport élaboré depuis le témoignage d'un déserteur syrien. La publication de ce rapport intervient à la veille du début de la conférence de Genève II destinée à sortir la Syrie de la guerre civile.

Une source non authentifiée.  Le rapport, visible sur les sites du quotidien britannique The Guardianet de la chaîne d'information américaine CNN est basé sur le témoignage anonyme, ainsi que sur des photos fournies par une source, restée anonyme également pour des raisons de sécurité.

Cet informateur, un photographe qui affirme avoir déserté la police militaire syrienne, a fourni environ 55.000 photos numériques de 11.000 prisonniers morts aux experts médico-légaux mandatés par le cabinet juridique représentant le Qatar. C’est cet émirat qui est l’origine du rapport. Le Qatar, à majorité sunnite, a immédiatement apporté son soutien aux rebelles lors de leur soulèvement en 2011 contre Assad, soutenu par l'Iran chiite.

Électrocutions, strangulations… L’informateur affirme que les prisonniers sont morts en captivité avant d'être transportés dans un hôpital militaire pour y être photographiés. Certains d'entre eux n'avaient plus d'yeux et d'autres présentaient des signes de strangulation ou d'électrocution, selon le rapport de 31 pages.

Trois procureurs de choc. Le rapport a été rédigé par Desmond de Silva, ancien procureur en chef du tribunal spécial pour la Sierra Leone, Geoffrey Nice, ancien procureur en chef lors du procès de l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, et David Crane, qui a inculpé le président libérien Charles Taylor.

Un rapport à disposition de l’ONU. Les auteurs du rapport ont jugé le témoin et ses preuves crédibles après les avoir soumis à "un examen rigoureux", et ont mis le résultat de leur travail à la disposition de l'ONU, des gouvernements et des organisations de défense des droits de l'Homme. "Nous avons maintenant des preuves directes de ce qui est arrivé aux personnes qui avaient disparu", a commenté David Crane.