DSK : reste "un immense malaise"

L'affaire DSK aura fait couler beaucoup d'encre.
L'affaire DSK aura fait couler beaucoup d'encre. © REUTERS
  • Copié
, modifié à
REVUE DE PRESSE - Les éditorialistes critiquent la justice américaine et le PS français.

Le retentissement planétaire de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn et du feuilleton judiciaire qui a suivi ont déjà fait couler beaucoup d'encre. Au lendemain de l'abandon des charges contre l'ancien patron du FMI, les éditorialistes du monde entier tirent chacun leurs conclusions. La plupart insistent sur le fait que DSK n'est pas "réhabilité", d'autres mettent en cause le système judiciaire américain tandis qu'en Grande-Bretagne, c'est le Parti socialiste français qui est visé.

"Dans quel genre de monde vivent les leaders du PS?"

"Un Berlusconi suffit. Une réhabilitation de monsieur Strauss-Kahn serait le déshonneur de la gauche française". Dans un éditorial implacable, intitulé "Dominique Strauss-Kahn : la gauche sans honneur", le quotidien britannique The Guardian épingle les socialistes français. "Les charges d'agressions sexuelles contre Dominique Strauss-Kahn n'avaient pas été abandonnées que le Parti socialiste français faisait déjà la fête", dénonce le quotidien britannique qui s'interroge : "dans quel genre de monde vivent les leaders du PS?". "Comme si souvent dans les affaires de viol, le dénouement ne devrait pas susciter un immense soulagement mais un immense malaise", critique le journal en faisant explicitement référence au soulagement exprimé par Martine Aubry mardi.

DSK est "libre, pas réhabilité", préfère titrer La Libre Belgique qui note que, tout en jetant l'éponge, le procureur n'exclut pas la thèse d’une "relation sexuelle non-consentie". Cette "saga judiciaire hors norme et au retentissement médiatique planétaire" est aussi "un solide camouflet" pour le système judiciaire américain "très prompt dès le départ à orchestrer la médiatisation de l’arrestation d’une personnalité publique, mettant à mal la présomption d’innocence, pour finir par abandonner les charges sans examiner l’affaire jusqu’au bout", analyse le quotidien belge.

"Bon débarras"

La justice américaine n'est pas épargnée non plus en Allemagne où le journal allemand Spiegel la juge "en disgrâce". 

Pas de telles remises en cause du système américain outre-Atlantique. Dans un éditorial, sobrement intitulé "l'affaire Strauss-Kahn", le New York Times estime, de son côté, que Cyrus Vance "a eu raison" d'abandonner les charges pesant sur Dominique Strauss-Kahn. Mais le journal juge, par ailleurs, "légitime" l'inquiétude que cette décision puisse, à l'avenir, "décourager les victimes de viol de se présenter".

"Que s'est-il passé au Sofitel? (...) On ne le saura jamais. Et, sur ce point, Diallo ne peut s'en prendre qu'à elle-même", assène le controversé New York Post. A l'adresse de DSK, le tabloïd lance : "bon débarras".