D'étranges homicides au Mexique

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
Sept cadavres ont été exposés en pleine rue. Les cartels ne seraient peut-être pas responsables.

Qui se cache derrière cet étrange crime ? Assis sur des chaises en plastique, pieds et poings liés, le visage couvert d’un bandeau blanc, les corps de sept hommes ont été déposés, samedi dernier, par leurs assassins sur une pelouse, au bord d’une route de la ville de Uruapan, à l’ouest de Mexico. La commune est connue pour être une des nombreuses plaques tournantes de la drogue au Mexique.

Gangs ou citoyens désabusés ?

Des citoyens en colère sont-ils derrière le massacre ou s’agit-il d’un énième règlement de compte entre bandes opposées ? Mais sur chacun des corps, un message a été inscrit sur une pancarte en carton : "Attention, voici ce qui arrivera à chaque pickpocket, violeur, extorsioniste ou kidnappeur", peut-on y lire.

La police n’a pour le moment pas fait la lumière sur ce multiple homicide. Mais une chose est certaine, la technique rappelle celle utilisée depuis quelques années par les cartels : exposer les corps des membres de gang ennemi aux yeux de tous et semer ainsi la terreur.

La surenchère de la violence

C’est aujourd’hui une véritable escalade de la violence et de l’horreur qui sévit dans tous le pays. Les cartels rivalisent de cruauté  pour régler leurs comptes et tenter d’intimider leurs concurrents. Le cartel de Zetas est, ainsi, réputé pour ses pratiques particulièrement atroces.

En mai dernier, 49 corps, dont 43 hommes et 6 femmes, aux têtes et mains coupées, avaient été trouvés, dans la boue et la poussière, sur une autoroute entre Monterrey et la frontière avec le Texas. Quelques jours plus tôt, 23 corps avaient été retrouvés à Nuevo Laredo, toujours dans l’extrême nord, dont certains pendus à un pont, et d'autres décapités et jetés près de la mairie.

27.03-mexique-cadavre-pont

Plus de 60.000 personnes auraient été tuées dans cette funeste spirale des cartels, sous le mandat du président Felipe Calderon, qui a laissé sa place, en décembre 2012 à Enrique Peña Nieto. Selon rapport publié par les autorités mexicaines en février dernier, plus de 26.000 personnes ont été portées disparues ces six dernières années.