Crash Rio-Paris : des corps localisés

La quatrième campagne de recherches en mer lancée le 25 mars a déjà porté ses fruits. © REUTERS
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avec Aude Leroy, Laure Dautriche et AFP , modifié à

Des corps ont été détectés dans une partie de l'habitacle, a annoncé Nathalie Kosciusko-Morizet.

Des éléments de l'avion d'Air France, qui s'est crashé au large du Brésil le 1er juin 2009, entraînant la mort de 228 personnes, ont été localisés, a annoncé dimanche soir le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête technique. Selon les informations d'Europe 1, ce sont notamment les deux moteurs, très bien conservés, qui ont été retrouvés entre 3.800 et 4.000 mètres de profondeur.

"C'est une part importante de l'avion, en une pièce", qui a été localisée, a précisé lundi la ministre des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet. La ministre a également ajouté que des corps avaient été retrouvés dans une partie de l'habitacle de l'avion, sans en préciser le nombre. "Il y a des identifications possibles", a-t-elle déclaré sur France Inter.

"C’est une grande surprise", souligne Bernard Chabert, consultant aéronautique d'Europe 1. "Personne ne s’attendait à ce qu’un gros morceau de l’avion comme cela arrive au fond. Les deux enregistreurs de vol, qui sont à l’intérieur de ce morceau de l’épave, sont très probablement utilisables pour décrypter ce qui s’est passé à la seconde près. Si cette partie avant de l’avion est arrivée au fond de l’eau relativement intacte, cela veut dire que corps qui ne sont certainement pas dans un état extraordinaire sont néanmoins identifiables"

Pas de doute sur l'identité de l'appareil

Les enquêteurs ont pu prendre des photos de l'épave. Aucun doute, il s'agit bien du vol Rio-Paris AF447. "Le BEA informe qu'au cours des opérations de recherches en mer effectuées dans les dernières vingt-quatre heures et dirigées par WHOI (Woods Hole Oceanographic Institution, ndlr), l'équipe à bord du navire ‘Alucia’ a localisé des éléments d'avion", indique le BEA dans un communiqué. "Ces éléments ont été identifiés par les enquêteurs du BEA comme appartenant à l'épave de l'avion A330-203, vol AF447", accidenté dans le 1er juin 2009, ajoute l'organisme français.

L'épave a été retrouvée dans un secteur qui n'avait pas encore été exploré par les sous-marins, "les Remus 6.000 qui sont des sortes de drones qui vont sous l’eau", explique Bernard Chabert, consultant aéronautique d'Europe 1. La semaine dernière, la surface de recherche avait été élargie. Elle couvre au total 10.000 mètres carrés.

Écoutez Jean-Paul Troadec, le directeur du BEA :

L'espoir de retrouver les boîtes noires

La découverte est telle que les enquêteurs ont admis avoir "l’espoir" de retrouver les boîtes noires, qui permettraient enfin d’expliquer l’accident. "La nouvelle favorable est que le champ de débris est relativement concentré. De ce fait, on a espoir de retrouver les boîtes noires", a indiqué le BEA. Dans trois semaines, une nouvelle expédition doit arriver sur la zone avec un bateau plus gros, équipé de caméras d'observation et grues capables de remonter les boîtes.

Pour autant, les enquêteurs ne savent pas s'ils pourront exploiter les données des enregistreurs de vol. Les boîtes noires, qui ont passé deux ans dans l'eau, peuvent avoir été abîmées au moment du choc.

Le BEA avait lancé le 25 mars une quatrième phase de recherches en mer pour retrouver l'épave du vol AF 447. Les causes exactes de la tragédie restent à ce jour inexpliquées. Cette découverte est donc un ultime espoir pour les familles des 228 victimes.