Conclave : d'où vient le "papabile" Marc Ouellet

A 17 ans, c'est justement en lisant "Introduction à la vie dévote", de saint François de Sales, que ce jeune homme décide de devenir prêtre.
A 17 ans, c'est justement en lisant "Introduction à la vie dévote", de saint François de Sales, que ce jeune homme décide de devenir prêtre. © Reuters
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Charles Carrasco avec Virginie Salmen, correspondante au Canada , modifié à
REPORTAGE - Ce Québécois, gardien de l'orthodoxie, est un des favoris avant le conclave.

L'INFO. Il fait partie des favoris chez les "bookmakers". Le cardinal Marc Ouellet, 68 ans, est le "papabile" canadien. Il est originaire du petit village enneigé de La Motte, 450 habitants, au nord-ouest du Québec. Une région de bûcherons et de mines d'or. Depuis juin 2010, il est préfet de la congrégation pour les évêques au Vatican.

"Il ne veut pas devenir pape". Son village ressemble plus à un carrefour qu'à un vrai bourg. Il n'y a pas un hôtel et uniquement des maisons en bois de toutes les couleurs, dans le style far-west. C'est le cas du domicile de sa mère, Graziella, 91 ans, qui ne se faisait aucun souci pour l'avenir de ses autres fils mais un peu plus pour Marc. "Je suis contente de tous mes garçons. Mais lui (Marc, ndlr), j'avais peur", assure-t-elle au micro d'Europe1. Son fils, en lice pour devenir pape, n'aurait aucune ambition. "Il ne veut pas devenir pape. Ce n'est pas son idée de devenir pape. Moi, il me dit : 'je ne suis pas prêt à m'en aller là maman'", témoigne la mère de Marc Ouellet.

Le hockey et l'église. Enfant, Marc Ouellet était un garçon charpenté, sportif, nageur et joueur de hockey comme tout Canadien qui se respecte. Les habitants de La Motte disent que c'est à la suite d'un accident de hockey -il a été alité pendant plusieurs semaines- qu'il a ressenti l'appel de la vocation.

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Son surnom : "le cardinal de fer". Sur le plan de la foi, c'est un "traditionaliste", un proche de Benoît XVI. Celui que la presse surnomme "le cardinal de fer" fait figure d'excellent candidat et parle six langues (français, anglais, espagnol, portugais, allemand et italien).

Mais son talon d'Achille, c'est son rejet de l'avortement, même en cas de viol. "Un crime ajouté au crime", dit-il. Sa cousine Aurore se souvient de tensions pendant les repas de famille. "Ça a créé des discussions familiales, c'est sûr. Nous, en tant que plus jeune que Marc, on est plus ouvert à ces choses-là. Une fille qui se fait violer, je me mets à sa place et je me disais : 'je ne peux pas élever cet enfant-là. Ce sont mes convictions à moi", assure la cousine du "papabile" au micro d'Europe 1.

Depuis trois ans qu'il est à Rome, Marc Ouellet se fait plus discret sur la question de l'avortement. Pour la première fois, il serait, en cas d'élection, un pape qui ne viendrait pas d'Europe mais d'Amérique du Nord.