Climat : ce que nous a appris Doha

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avec agences , modifié à
3'CHRONO - Si aucun engagement n’a encore été signé, les experts multiplient les révélations.

Alors que 190 pays sont réunis jusqu’au 7 décembre à Doha, au Qatar, pour engager un protocole de Kyoto numéro 2, Europe1.fr fait le point sur la première semaine de discussions.

LES CHIFFRES ET LES RAPPORTS

>> Pas d’engagement pour le moment de la part des pays membres, mais quelques chiffres, alarmistes, sur l’avenir de notre planète…

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2012, année des tristes records. Des phénomènes extrêmes sont survenus partout dans le monde cette année, en particulier dans l'hémisphère Nord, entraînant de très nombreux records de chaleur, une fonte record de la banquise arctique et des périodes de froid extrême, selon les données publiées cette semaine par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Les informations et chiffres définitifs pour 2012 ne seront publiés qu'en mars 2013.

• Le niveau de la mer monte plus vite que prévu...  Le niveau des mers augmente beaucoup plus vite que ne le prévoyaient les projections des Nations unies, ont révélé des chercheurs dans une étude rendue publique mercredi. Cette étude, qui compare les projections de l'Onu à ce qui est réellement survenu pour la période couvrant le début des années 1990 à 2011, indique que la montée du niveau des mers entre les deux dates a été de 3,2 mm par an selon les données satellite, soit 60% fois plus que les 2 mm par an anticipés par le Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

• ...la faute à la fonte des glaces. Une équipe internationale de recherche a publié jeudi l'estimation la plus précise à ce jour de la fonte des glaces polaires depuis 1992, qui a fait monter les océans de 11,1 millimètres, soit 20% du total sur cette période, selon leur étude publiée jeudi. Environ deux tiers des glaces fondues se situaient au Groenland et le reste dans l'Antarctique, précisent ces chercheurs qui se sont appuyés sur des images de satellites de la Nasa et de l'ESA, l'agence spatiale européenne. La fonte des glaces polaires a contribué à faire monter le niveau des océans de 0,59 millimètres par an en moyenne depuis 1992.

DES COUPS DE GUEULE ET DES ATTENTES

>> Les discussions progressent doucement en vue de prolonger le protocole de Kyoto. Mais pays du Nord et pays du Sud ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes.

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• Les petites îles attendent un engagement fort. Les petites îles lancent un cri d’alarme à la face du monde industrialisé : "nous faisons face à un désastre aux proportions gigantesques" ! Avec une altitude moyenne située entre 3 et 5 mètres au dessus du niveau de la mer, de nombreuses îles du Pacifique vivent désormais la moitié de l’année les pieds dans l’eau.

• L'UE "ne se repose pas sur ses lauriers". L'Union européenne prend sa "juste part" dans les efforts de lutte contre le réchauffement du globe, a estimé la commissaire européenne Connie Hedegaard, alors que les pays du sud les jugent insuffisants. "Personne d'autre n'est aussi près de réduire de 18% ses émissions par rapport à 1990". "Nous ne nous reposons pas sur nos lauriers", a-t-elle ajouté. L'UE s'est fixée comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 20% par rapport à 1990 d'ici 2020. Elle entend inscrire cet engagement dans une seconde période du protocole de Kyoto dès janvier 2013.

• "Contradiction dramatique" entre la réalité et les actions. Il y a une "contradiction dramatique" entre la réalité du changement climatique "qui s'aggrave" et "la disponibilité extrêmement faible" d'un "certain nombres de grands pays" à agir, a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le rôle de la France, a ajouté Laurent Fabius, est "d'essayer de réduire ce fossé".