Chine : un vendeur de rue battu à mort par la police

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avec AFP

Des forces de l'ordre municipales ont frappé à mort un vendeur de pastèques dans une ville de Chine centrale, ont rapporté jeudi des médias chinois, une affaire qui a suscité l'indignation des internautes.

Des images vidéos largement diffusés sur internet montrent Deng Zhengjia, qui vendait des pastèques sur un étal de rue dans une ville du Hunan (centre), gisant inanimé sur le sol. Deng a été, selon plusieurs médias, violemment battu par des "chengguan", c'est-à-dire des membres des brigades de maintien de l'ordre dans les villes chinoises. Ces derniers ont frappé Deng de coups de pied et de coups de poing, avant de lui cogner la tête avec un poids utilisé pour peser les fruits, a rapporté son épouse Huang Sujun au quotidien Jinghua Shibao (Beijing Times).

Deng avait récemment déplacé son éventaire en accord avec les instructions données par les gardes municipaux, a expliqué Huang. Les autorités locales ont indiqué qu'une enquête était en cours sur les circonstance du décès. Les "chengguan", chargés officiellement d'appliquer les règlements administratifs (ne relevant pas du droit pénal), sont souvent accusés en Chine d'abuser de leurs pouvoirs, notamment en maltraitant des vendeurs ambulants. "Ils se sont acquis une réputation de brutalité et d'impunité (...) ils sont désormais synonymes pour de nombreux citoyens chinois de violences physiques, de détentions illégales et de larcins", avait indiqué en mai une porte-parole de l'ONG Human Rights Watch.

"En principe, selon la loi chinoise, les chengguan peuvent être poursuivis au pénal pour abus de pouvoir, mais dans les faits, de telles poursuites sont rarement engagées, voire jamais", a indiqué l'organisation. Le décès de Deng a provoqué l'indignation des internautes sur le très populaire site de microblogs Weibo, équivalent chinois de Twitter.