Chine : nouveaux affrontements au Xinjiang

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après les émeutes qui ont fait 156 morts dimanche, des affrontements ont à nouveau éclaté, mardi, à Urumqi. Un couvre-feu a été décrété dans la ville.

Après avoir fait 156 morts et un millier de blessés depuis qu'elles ont éclaté dimanche, les violences se poursuivaient mardi à Urumqi, capitale régionale du Xinjiang, situé dans le nord ouest de la Chine. Un couvre-feu a dû être décrété, mardi, par les autorités locales.

Des milliers de manifestants de l'ethnie Han - groupe dominant en Chine -, sont descendus dans les rues d'Urumqi armés de bâtons, de pelles ou encore de machettes, à la chasse aux musulmans ouïghours, dont ils ont attaqué les boutiques. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés mardi pour disperser les émeutiers. La police chinoise a arrêté 1.434 personnes liées aux violences.

Des images saisissantes ont été diffusées, lundi, par la télévision centrale CCTV. La chaîne a diffusé des vidéos, montrant de nombreux civils ensanglantés, gisant à terre. Les images de victimes alternent avec les plans de voitures et bus en flammes ou déjà carbonisés jusqu'au châssis.

Regardez les images diffusées lundi matin :

"Nous regrettons profondément les pertes humaines", a déclaré Ian Kelly, porte-parole du département d'Etat américain, appelant "toutes les parties au calme et à la retenue". Le ministère français des Affaires étrangères s'est dit "inquiet et préoccupé", et a fait savoir qu'il y aurait "probablement une réaction euroépenne".

Pékin a attribué la responsabilité des émeutes à la dissidence ouïghoure en exil, et notamment au Congrès mondial ouïghour de Rebiya Kadeer, arrivée en mars 2005 aux Etats-Unis après une détention en Chine de presque six ans et son exil forcé par Pékin.

Avec le Tibet, le Xinjiang est l'une des régions les plus "sensibles" de Chine. Les Ouïghours, musulmans et turcophones, représentent près de la moitié des 20 millions d'habitants de ce gigantesque territoire qui jouxte l'Afghanistan et le Pakistan. Nombre d'entre eux supportent mal le poids économique croissant des Han et le contrôle du pouvoir central sur la religion et la culture.

Ces violences antichinoises ne sont d'ailleurs pas sans rappeler les émeutes du Tibet de mars 2008 quand des Tibétains s'en étaient violemment pris à des chinois de souche à Lhassa, la capitale du Tibet, faisant 21 morts, selon le parti chinois.

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