Chili : la contestation enfle

Mobilisés depuis trois mois, les étudiants réclament la gratuité de l'enseignement. © REUTERS
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avec agences

Un ado a été tué lors d'affrontements entre la police et des manifestants opposés au président.

C'est la première fois depuis Pinochet. Le Chili a observé mercredi et jeudi une grève nationale contre l'impopulaire président conservateur Sebastian Pinera, la première dans le pays depuis la dictature d'Augusto Pinochet, qui a duré de 1973 à 1990. Un adolescent, blessé dans la nuit de jeudi à vendredi dans de violents affrontements à Santiago, est décédé vendredi matin.

Le garçon de 14 ans a reçu un tir dans la poitrine dans le quartier de Macul, dans l'est de la capitale, où les heurts ont été particulièrement violents. La famille du jeune homme accuse la police de lui avoir tiré dessus. Les violences ont fait 153 blessés côté policiers, et 45 côté civils. Plus de 1.300 personnes ont été arrêtées, "la majorité d'entre elles pour des troubles graves et des vols", a précisé le vice-ministre de l'Intérieur chilien.

Face à face violent entre les manifestants et la police à Santiago :

Mobilisation des étudiants

La contestation anti-Pinera n'a cessé d'enfler au Chili ces derniers mois. En tête de la mobilisation, les étudiants, qui réclament la gratuité de l'enseignement depuis trois mois. Ils ont été rejoints par la plus grande centrale syndicale du pays, qui a appelé à un mouvement de grève national de 48 heures : jeudi, ils étaient ainsi environ 600.000 à défiler à travers le pays.

Leur revendication : une meilleure répartition des fruits de la croissance, et notamment des bénéfices liés à la hausse des cours du cuivre, dont le Chili est le premier producteur au monde.

De quoi mettre Sebastian Pinera, au pouvoir depuis mars 2010, dans une situation très délicate. Il a déjà remanié son gouvernement deux fois, sans effet sur la contestation. Et d'après un récent sondage, il est le chef d'Etat le plus impopulaire depuis Pinochet.