Belgique : le roi Philippe sera-t-il plus Baudoin ou Albert ?

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PORTRAIT - Le nouveau roi des Belges tient-il plus de Baudouin, son oncle, ou d’Albert II, son père ?

Il se prépare depuis 20 ans. Le prince Philippe, fils du roi des Belges Albert II, a prêté serment dimanche, à l’âge de 53 ans. Dans la presse, il est loin de faire l’unanimité et les critiques ne manquent pas de pointer ses faiblesses, notamment son peu d’aisance face aux caméras. Avant lui, le roi Baudouin, son oncle et mentor, puis Albert II, son père, ont régné sur la Belgique et imprimé leur marque. Auquel de ses prédécesseurs le roi Philippe ressemblera-t-il le plus ? Europe1.fr a scruté l’arbre généalogique du futur souverain.

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Albert II 930

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Est-il blagueur et rassembleur, comme Albert II ? Là où le débonnaire Albert II est connu pour ses bons mots, Philippe, lui, "n’est pas celui qui racontera une blague toutes les trente secondes", explique à Europe1.fr le journaliste belge Christian Laporte, auteur notamment de Albert II, premier roi fédéral. Philippe cultive tout de même "un humour assez british". "Par contre, il est un peu coincé au niveau de sa communication" et ne sera "jamais un grand orateur", assène Christian Laporte. "Philippe a un problème de timidité maladive qui le handicape", abondait de son côté en septembre auprès du Soir Martin Buxant, auteur de Belgique, un roi sans pays. Timide, donc, Philippe ne s’est pas non plus montré particulièrement brillant pendant ses études chez les jésuites, à Bruxelles, puis dans un lycée en Flandre.

Un reportage sur une mission du prince Philippe :

Autre différence : Albert II s’est posé en garant de l’unité de la Belgique, mise à mal ces dernières années. Lorsque le conflit politique entre Wallons et Flamands s’est aggravé, en 2007, il a inlassablement tenté de rassembler. Philippe, lui, s’est attiré les foudres des Flamands avec une sortie en 2004 sur le parti nationaliste Vlaams Belang. Une prise de position qui n’a pas été appréciée de tous côté flamand, et qui lui avait valu un recadrage en règle du gouvernement.

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baudouin, roi des belges 460

Ou tout-puissant, comme Baudouin ? Négligé dans son enfance par Albert et Paola, sa mère, Philippe a été en partie formé par son oncle Baudouin. Mais quand celui-ci meurt brutalement à l’âge de 62 ans, en 1993, c’est Albert qui monte sur le trône. La classe politique considère en effet que Philippe, 33 ans, célibataire, n’est "pas prêt". Pour autant, une fois roi, Philippe s’inspirera-t-il du style musclé de Baudouin ? Pas si sûr, pour Christian Laporte : "il est conscient qu’il ne peut pas refaire comme Baudouin", qui se permettait de sortir de ses prérogatives. En 1990, le roi avait ainsi refusé de signer une loi sur l’avortement, forçant le gouvernement d’alors à contourner son autorité.

Une famille qui "s’épanouit sur le tard". Au final, "si on regarde sur le long terme, la famille régnante belge, ce sont des gens qui s’épanouissent sur le tard", analyse Christian Laporte. Pour cela, le futur roi des Belges peut compter sur son atout charme : son épouse, Mathilde, 40 ans, réputée pour son élégance et son aisance face aux médias. Décrite comme "merveilleuse, fraîche et stylée" par le magazine Vanity Fair, elle a l’avantage d’avoir eu "une vie avant d’être princesse". Née dans une famille noble, elle a en effet ouvert en 1995 un cabinet d’orthophonie à Bruxelles. Cette parfaite néerlandophone se distingue aussi par son implication pour les plus démunis. Mathilde apporte donc à Philippe la touche de glamour qui lui manque. Et qui pourrait bien lui permettre, comme le pense Christian Laporte, de "s’imposer comme le roi Philippe", sans avoir à rougir de la comparaison avec ses prédécesseurs.