Aubenas : une libération, "c'est une seconde naissance"

Florence Aubenas, journaliste au Monde, a été otage en Irak.
Florence Aubenas, journaliste au Monde, a été otage en Irak.
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INTERVIEW - Florence Aubenas raconte comment elle a vécu l'après captivité en Irak.

INTERVIEW E1 - Pour Florence Aubenas, journaliste au Monde, ancienne otage en Irak et présidente du comité de soutien aux otages Didier François et Édouard Élias, une libération est "presque une seconde naissance". Elle a réagi mercredi matin sur Europe 1 à la libération de quatre otages au Niger.

"C'est beaucoup d'euphorie. On est quasiment hors de soi-même. On passe d'un endroit où l'on est rien à un endroit où l'on explose en pleine lumière. Quand je suis rentrée, les gens me demandaient 'comment ça va ?'. Je leur disais : 'très bien'.  Il y a avait presque une petite déception que je ne fasse pas une petite dépression (rires). Pas forcément ! On sort, on est content. C'est banal à dire, mais c'est une seconde naissance ! On est de l'autre côté du miroir et tout d'un coup, on revient dans ce monde", a-t-elle affirmé mercredi sur Europe 1. 

Pendant la captivité, "chacun pense qu'il va s'en sortir, l'espoir reste là. Se dire qu'en France nous sommes dans un pays où l'on se mobilise est extrêmement important. Nous avons cette chance d'avoir des concitoyens qui se mobilisent, c'est fondamental. Les geôliers ne vous le disent pas, ils ne m'ont rien dit, mais j'avais confiance, je savais que ça se passe ainsi en France", s'est encore souvenue Florence Aubenas.

Florence Aubenas raconte n'avoir pas eu besoin de se faire aider psychologiquement à son retour en France et assure ne pas faire de cauchemars. "Mais chacun envisage les épreuves de la vie comme il peut et en fonction de la période de sa vie. Il faut rester très humble par rapport à ce qu'on peut faire et comment on le fait. L'important, c'est de se dire : 'on est fragile. A certains moment on s'est retrouvé entre les mains de quelqu'un. Qu'est ce qu'on fait avec ça ?'", explique-t-elle.

Quant aux familles et aux proches des otages pendant une captivité,  "c'est un rôle extrêmement ingrat. Un rôle ingrat et compliqué : on sollicite, on est dans l'attente, dans la demande, avec un horizon bouché... Ce rôle de Pénélope, on ne le prend pas souvent en compte. J'espère qu'ils seront aidés. Les familles n'ont pas beaucoup plus d'information, elles ont peut-être accès aux preuves de vie plus facilement. Le succès des négociations tient au secret, au confidentiel : quand elles émergent, ça part sur les côtés. La confidentialité est un gage de réussite", a conclu Florence Aubenas.

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