A Alep, les réfugiés préfèrent revenir

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avec Didier François envoyé spécial d'Europe 1 à Alep en Syrie. , modifié à
REPORTAGE - Face aux conditions de vie très dures dans les camps, ceux qui avaient fui rentrent.

Même si Bachar El Assad dit ne vouloir faire aucune concession face aux rebelles, les habitants d’Alep, qui avaient fui, reviennent peu à peu dans la principale ville du nord-ouest du pays. C’est en tout cas ce qu’a pu constater Didier François, envoyé spécial d’Europe 1 en Syrie.

Un hiver rude dans les camps

Lourdement bombardée ces derniers mois, Alep reprend vie, notamment dans les quartiers contrôlés par les rebelles. Mais plus que l’attachement à leur ville, ce sont les conditions météo très dures dans les camps qui poussent ces réfugiés à rentrer chez eux. Les habitants coupent les arbres à la hache, à la scie et parfois même au burin pour avoir du bois pour se chauffer.

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Les conditions de vie sont très difficiles, comme ici dans le camp de Ceylanpinar, à la frontière turque.

Un hiver très dur et très fort frappe actuellement la région, rendant les nuits dans les tentes des camps de réfugiés, situés à la frontière turque, extrêmement pénibles. Un retour non sans risque pour ces habitants, puisque le président syrien, au cours d’un discours dimanche soir, a fait savoir qu’il ne céderait pas une once de pouvoir, alors que le conflit a déjà fait plus de 60.000 morts.

Des écoles et des tribunaux clandestins

Alors pour limiter les risques, les habitants vivent cachés. Des écoles clandestines voient, par exemple, le jour. Mais pour que les enfants ne soient pas vus et restent à l'abri, les fenêtres ont été obstruées avec des cartons.

Même choses du côté de la justice. Les comités de quartiers ont mis en place de petits tribunaux pour palier la disparition totale de l'administration. Leur objectif : limiter l'inflation car le marché noir commence à gangréner le pays. Pour cela, les rebelles font la traque aux trafiquants de pain, devenue une denrée rare mais essentielle dans alimentation des Syriens.

Ce qui inquiète aujourd'hui les Syriens, ce sont les risques d'épidémies, car les ordures ne sont plus ramassées et des tas d’immondices s'accumulent un peu partout. Et les enfants fouillent ces ordures pour y trouver de quoi ce nourrir, risquant de tomber malades.