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G.P. , modifié à
Sur Europe 1, François Héran, président de l’Institut des Migrations, revient sur les prévisions de l'ONU qui annonce une population mondiale proche des 10 milliards d'individus à l'horizon 2050.
INTERVIEW

La population mondiale devrait atteindre 9,8 milliards de personnes en 2050. Une prévision de l'ONU qui précise que la croissance devrait être forte en Afrique, alors que l'Europe et l'Asie vont perdre du terrain. À l'occasion de la journée mondiale de la population, François Héran, Président de l’Institut des Migrations et professeur au Collège de France, était sur Europe 1.

Quelles conséquences ?

Une région du monde va sans doute voir sa population augmenter considérablement : l'Afrique subsaharienne. "Les plus fortes croissances sont observées dans des pays enclavés comme le Niger, le Tchad, l'Ouganda", liste François Héran, faisant ainsi référence au rapport de l'ONU. "Tout le monde se demande l'incidence que va avoir le doublement de la population de l’Afrique subsaharienne d'ici 2030", souligne le spécialiste.

"L'appauvrissement de certains pays peut diminuer la migration"

François Héran précise que davantage de personnes dans ces pays ne signifie pas une augmentation considérable des migrations. "Pour migrer, il ne suffit pas d'avoir des aspirations, il faut aussi avoir les moyens de migrer", fait savoir François Héran. "L'appauvrissement de certains pays peut diminuer la migration au lieu de l’augmenter", cite-t-il ainsi en exemple.

Pour autant, François Héran reconnaît qu'avec l'accroissement de cette population en Afrique subsaharienne, la migration vers les pays européens, dont la France, devrait doubler. "La part des personnes dans la population française n'est même pas 2%. Cela va passer à 4% : ce n'est pas une invasion", indique le professeur au Collège de France.